Toshiba obligé de vendre un de ses bijoux de famille

Toshiba Corp CEO Satoshi Tsunakawa. © REUTERS

Résignés, les actionnaires de Toshiba ont donné leur feu vert mardi à la vente d’un bijou de famille, la filiale de puces-mémoires Toshiba Memory, visant à redresser rapidement la solvabilité du conglomérat industriel japonais en difficulté.

Réunis lors d’une assemblée générale extraordinaire à Chiba (est de Tokyo), les actionnaires ont aussi approuvé les résultats financiers calamiteux de l’exercice 2016/17 du groupe, annoncés tardivement en août, ainsi que son nouveau conseil d’administration.

En guise d’introduction avant le vote, le PDG de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, s’est excusé devant les actionnaires de devoir vendre Toshiba Memory: “Nous sommes profondément désolés de causer des problèmes et de l’inquiétude”, a-t-il déclaré en s’inclinant profondément.

Cette activité, qui assurait jusqu’à présent un quart des ventes du groupe, doit être vendue pour environ 2.000 milliards de yens (15 milliards d’euros) à un consortium mené par le fonds d’investissement américain Bain Capital, et dans lequel figurent aussi les géants technologiques américains Apple et Dell, ainsi qu’un fabricant sud-coréen de puces-mémoires, SK Hynix.

M. Tsunakawa a réaffirmé mardi l’objectif de conclure cette cession d’ici fin mars 2018, afin de pouvoir encore l’intégrer dans l’exercice 2017/18 de Toshiba, clos au 31 mars prochain.

Tenir ce délai est crucial pour le groupe, car cette vente permettrait de redresser rapidement sa solvabilité, mise à mal par la faillite de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, qui l’a forcé à passer d’énormes dépréciations et qui a fait chuter son cours de Bourse.

Le groupe a subi en 2016/17 une perte nette géante de 965 milliards de yens (environ 7,5 milliards d’euros) et il a dit lundi qu’il prévoyait de rester dans le rouge sur l’exercice 2017/18 en cours, à hauteur de 110 milliards de yens, hors produit de la vente escomptée de Toshiba Memory.

Toshiba est par ailleurs menacé d’être radié de la cote à la Bourse de Tokyo s’il ne parvient pas à redevenir solvable d’ici fin mars prochain.

“Les dirigeants ne nous donnent jamais de réponses claires durant ces réunions”, a déploré auprès de l’AFP Ken Futoo, actionnaire et ancien salarié de Toshiba de 57 ans, devenu agent immobilier.

“Ils font seulement ce que les grands actionnaires et les banques leur demandent de faire. Je regrette qu’ils doivent vendre la division de puces-mémoires. C’est vraiment dommage, mais il n’y avait pas d’autre choix si les banques ont exigé de le faire”, a-t-il ajouté.

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