Prometheus, le futur des moteurs de fusée et de l’Europe spatiale

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L’Europe spatiale “doit préparer le futur” avec une nouvelle famille de moteurs Prometheus à très bas coût qui pourront être utilisés sur des fusées conventionnelles ou réutilisables, a déclaré mercredi le secrétaire d’Etat français à la Recherche Thierry Mandon.

“Il faut gagner le match qui vient – le développement des lanceurs européens Ariane 6 et Vega C – et préparer les saisons prochaines en même temps”, a dit M. Mandon, après avoir fait le point à l’agence spatiale française Cnes avec les acteurs européens des lanceurs.

Face à la hausse du budget américain consacré à l’espace, “si l’Europe ne met pas un peu d’énergie dans le financement de la recherche spatiale (…), on courra après les ruptures technologiques” des autres, a-t-il ajouté.

L’Europe spatiale est mise sous pression par l’exacerbation de la concurrence internationale dans le domaine des lanceurs.

La société américaine SpaceX mène une stratégie très agressive sur les coûts et elle progresse vers le développement de fusées réutilisables. La semaine dernière, elle est parvenue à récupérer pour la quatrième fois le premier étage de sa fusée Falcon 9.

Préparé par le Cnes et Airbus Safran Launcher (ASL), avec le soutien de l’agence spatiale allemande DLR, le moteur Prometheus joue la carte de “la rupture” technologique.

Il fonctionnera à l’oxygène liquide et au méthane. Cet hydrocarbure est “plus intéressant en terme de coût que l’hydrogène” actuellement utilisé avec l’oxygène liquide sur le moteur Vulcain d’Ariane 5 et du premier étage d’Ariane 6, a expliqué Jean-Marc Astorg, directeur des lanceurs au Cnes.

Il sera très largement fabriqué grâce à l’impression 3D.

“Ce moteur, plus simple, sera dix fois moins cher à produire”, a précisé David Quancard, directeur des opérations chez ASL.

Prometheus sera conçu dès le départ pour être réutilisable mais il pourra aussi équiper des lanceurs conventionnels.

“L’objectif est de réaliser un prototype de Prometheus qui puisse être testé avant 2020”, a indiqué M. Astorg.

La France et l’Allemagne espèrent être rejointes par l’Italie dans ce dossier.

Le coût du prototype est d’environ 125 millions d’euros.

Le projet Prometheus sera examiné par la conférence des ministres européens de l’espace à Lucerne (Suisse) en décembre prochain.

“L’objectif de ce projet est la réduction des prix pour les lanceurs du futur”, qu’ils soient conventionnels ou réutilisables, a dit M. Astorg.

Simultanément, la France, l’Allemagne et le Japon ont commencé à faire des recherches sur un prototype de premier étage réutilisable, baptisé Callisto.

Destiné à être lancé depuis la Guyane française, ce mini véhicule de dix mètres de haut, qui sera équipé d’un moteur japonais, montera à une centaine de kilomètres d’altitude, avant de redescendre pour se poser. Ses promoteurs visent la date de 2020 pour un premier essai.

Le projet Callisto à ce stade coûte une centaine de millions d’euros. Il sera lui aussi présenté à la conférence ministérielle de Lucerne.

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