Luc Vandevelde: “J’ai envisagé d’acheter Carrefour”

© KRIS VAN EXEL

“J’ai fait mon temps comme CEO”, confie Luc Vandevelde. Après avoir enchaîné les fonctions directoriales chez Kraft, Promodès, Carrefour et Marks & Spencer, le Limbourgeois a ensuite opté pour un rôle plus discret, celui de président de Carrefour de 2004 à 2007.

Parallèlement, il a fondé puis géré un groupe de capitaux à risque, Change Capital Partners (CCP). “Mon père n’est plus là pour le voir mais il apprécierait sûrement davantage la réalisation de CCP que mes mandats de CEO. Entrepreneur dans l’âme, il nous a toujours encouragés à monter notre propre affaire.”

Aujourd’hui il préside le groupe d’investissement Majid Al Futtaim Ventures de Dubai. “J’ai 64 ans et j’espère pouvoir encore oeuvrer une dizaine d’années mais j’ai eu mon heure de gloire. J’ai fait une carrière fantastique. J’ai été par trois fois CEO d’une société cotée en Bourse. Don’t climb the same mountain twice, dit l’adage. Ceci dit, si une opportunité fantastique devait se présenter demain et si j’estime être la personne la plus adéquate, je n’hésiterais pas à postuler comme président ou investisseur.”

TRENDS-TENDANCES. N’est-il pas regrettable que les Belges s’intéressent si peu à vos activités ?

LUC VANDEVELDE. Peu importe ma notoriété en Belgique. Je ne cherche pas la publicité. Le private equity préfère oeuvrer dans l’ombre. Pour vivre heureux, vivons cachés. Mais il n’y a pas eu une entreprise en vente dans notre secteur ces 10 dernières années dont je n’ai été au courant.

Vous avez étudié des dossiers belges aussi ?

Oui, mais assez peu. La plupart d’entre eux étaient trop modestes. Nous visons les entreprises d’une valeur de 50 à 200 millions d’euros. Notre investissement varie de 30 à 40 millions d’euros. Pour un dossier de 200 millions, nous collaborons avec d’autres actionnaires. Mais je le redis : dans notre secteur et notre spécialisation, il y a eu relativement peu à vendre. Nous avons envisagé l’acquisition de Veritas mais le concept nous paraissait trop belge. Quand nous achetons une entreprise, nous cherchons à l’internationaliser le plus vite possible. Encore faut-il que la formule s’y prête.

Vous résidez à Monaco depuis cinq ans, CCP est établi à Londres. Vous avez encore des liens avec la Belgique ?

Je me sens Européen avant tout. Je ne réside en Belgique que quelques semaines par an. Je n’ai pas déménagé à Monaco pour des raisons fiscales, contrairement à ce qu’on pourrait croire. La Belgique ne taxe pas les gains en capital ni les plus-values, pour le moment du moins. Heureusement, car cela représente 90 % de mes revenus.

Ceci dit, l’insécurité fiscale est nettement plus forte en Belgique. Le climat et la sécurité ont été décisifs. Victime d’un car-jacking à Bruxelles, ma femme a été durement éprouvée. Monaco est beaucoup plus sûre. Je ne suis pas parti non plus par pessimisme.

Interview complète dans le magazine Trends-Tendances de cette semaine.

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