La start-up californienne Metronom investit 21 millions en Wallonie

Michel Lussier. Metronom envisage de commercialiser son système de contrôle glycémique continu en 2019. © DENIS VASILOV

Cette firme développe un système de contrôle glycémique continu, très utile pour les diabétiques. Il sera commercialisé au départ de Mont-Saint-Guibert.

Une chimère, l’écosystème wallon de la pharmacie et des biotechnologies ? Au contraire. L’intérêt qu’il suscite à l’étranger est de plus en plus palpable. Cette semaine, c’est la start-up américaine Metronom Health qui annonce l’installation prochaine de son siège mondial à Mont-Saint-Guibert. Elle investira plus de 21 millions d’euros pour y finaliser la production, les essais cliniques et la commercialisation de son système de contrôle glycémique continu (MCG), une innovation ” révolutionnaire ” dans les soins aux personnes souffrant de diabète. Grâce à ce moniteur, plus besoin de se piquer le doigt pour mesurer sa glycémie. Un capteur enregistre les données en continu et les envoie par bluetooth à votre smartphone pour un dosage optimal des injections d’insuline. La famille et le médecin traitant peuvent aussi lire les données via Internet.

Metronom envisage de commercialiser son système de contrôle au premier trimestre 2019. La primeur sera européenne ; la Chine et les Etats-Unis viendront deux ans plus tard. C’est pourquoi la firme était à la recherche d’une implantation sur le continent. Elle a choisi la Wallonie en raison notamment du soutien public au secteur de la santé et de la présence des services annexes (logistique, affaires cliniques et réglementaires, etc.) utiles au secteur. Metronom connaît parfaitement cet environnement puisque son CEO n’est autre que l’investisseur d’origine canadienne Michel Lussier, cofondateur et toujours président du conseil d’administration de Celyad.

Les composants du système de contôle Metronom sont fabriqués dans diverses usines en Europe. Ils seront assemblés à Mont-Saint-Guibert, site à partir duquel la firme gérera aussi les affaires cliniques, le marketing et la commercialisation. Cela amènera la création d’une vingtaine d’emplois directs, sans compter les effets sur les sous-traitants pour la distribution. Si Metronom rencontre le succès commercial escompté, cela pourrait se traduire par la création de plusieurs centaines d’emplois.

Et ce n’est pas un cas isolé

Ce déménagement vers la Wallonie n’est pas un cas isolé. Deux biotechs françaises le tenteront prochainement, annonce Le Soir : Tongue Lab, une société parisienne qui développe un produit de lutte contre l’apnée du sommeil, et BCI Pharma (Montpellier), un centre de recher-che qui planche notamment sur des molécules efficaces dans le traitement du cancer. L’écosystème biotech est très riche en Wallonie, explique au Soir Dominique Surleraux, le CEO de BCI Pharma. Cela offre pas mal de potentiel de collaboration. Il n’y a pas beaucoup d’endroits en Europe où il y a une telle concentration d’expertise. ” Ces raisons avaient déjà conduit, ces derniers mois, les firmes PDC*line Pharma, une spin-off de l’Etablissement français du sang (Grenoble), et Clarity Pharmaceuticals, une société australienne d’imagerie médicale, à opter pour la Wallonie.

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