Flixbus, l’Uber de l’autocar, fait une grosse acquisition

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La société allemande Flixbus rachète les activités européennes de Megabus. Cette startup née en 2013 cherche à détroner Europabus, le leader des cars à longue distance. Sans posséder aucun autocar. Comme Uber, il s’agit d’une plateforme.

Le parc des autocars verts aux couleurs de Flixbus va encore grandir. Le groupe, basé à Münich, rachète les activités européennes (continentales) de Megabus, filiale groupe britannique Stagecoach. Les deux acteurs sont forts présents en Belgique, sur les liaisons internationales low cost, comme Bruxelles-Paris ou Bruxelles-Londres.

Mariage entre l’autocar et le high tech

Flixbus est une startup allemande née en 2013, l’année de la libéralisation des lignes de car en Allemagne. Il s’agit en fait d’une plateforme technologique. Flixbus ne possède aucun autocar mais organise le service avec des partenaires, des PME d’autocaristes qui peignent les cars aux couleurs de Flixbus (le vert), installent le wifi gratuit et des prises de courant. En échange, Flixbus organise les lignes, vend les places aux clients via un site web et une appli (fort efficace), et partage les recettes avec ses partenaires. Il annonce environ 100.000 lignes quotidiennes dans 20 pays. Ce modèle ressemble fort à celui d’Uber pour la voiture avec chauffeur. Il a l’avantage de faciliter une croissance rapide car Flixbus ne doit pas investir dans des véhicules. A l’annonce du deal avec Megabus, Pierre Gourdain, directeur de Flixbus France et Belgique, a indiqué qu’en 2016, “nous nous fixons une croissance de 50% du nombre de clients, soit 30 millions au total.”

Une vente qui ressemble à de la sous-traitance

Flixbus, l'Uber de l'autocar, fait une grosse acquisition

Megabus est un acteur low cost britannique dont les cars à étage bleu, fabriqués par Van Hool, sont aussi connus en Belgique depuis 2014. Il possède ses véhicules. Dans la transaction, qui prend effet immédiatement, Stagecoach continuera à prester les lignes en Europe continentale pour le compte de Flixbus. La transaction, dont le montant n’a pas été dévoilé, porte sur des lignes Megabus en France, Allemagne, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne et les dessertes entre le continent et la Grande-Bretagne. Le marché du voyage en car a fortement grimpé en Allemagne, depuis la libéralisation des lignes à longue distance, et aussi en France, depuis une réforme similaire lancée l’an dernier. Dans les deux cas les offres de cars apportent des alternatives bon marché au train ou à l’avion. La Belgique n’a pas libéralisé ses lignes longues distances, qui restent des monopoles publics, mais profite par débordement de cette augmentation de l’offre. De nouvelles lignes internationales à petit prix ont été lancées chez nous, en concurrence avec l’acteur historique du car international, Eurolines. Pour appâter la jeune clientèle, ces nouveaux services ont mis en avant le wifi gratuit, et annoncé des prix d’attaque très agressifs (1 euro trajet pour Megabus).

Consolidation rapide du secteur

Le rachat des activités continentale de Megabus intervient dans la cadre d’une consolidation rapide du secteur. La libéralisation des marchés allemands et français a fait exploser l’offre, mais personne, ou presque, ne gagne de l’argent. Du coup les fusions se succèdent. En France, où Flixbus est le leader du marché, les 5 concurrents du départ, en 2015, passent à 3 avec le rachat de Megabus. Voici à peine 15 jours, Ouibus, fililale de la SNCF, a absorbé Starshipper. Ces fusions devraient mener à une sensible hausse du ticket moyen.

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