Le bilan du Bitcoin, 6 ans après sa création

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Pour certains, le Bitcoin, c’est la monnaie du futur, un bouleversement révolutionnaire au sein du système bancaire. Sauf que pour l’instant, cette monnaie virtuelle, créée en 2009, a bien du mal à décoller…

En février dernier, le cabinet d’analyse Juniper Research mettait déjà en garde contre les monnaies cryptées. Les transactions effectuées dans ces devises du futur allaient d’après lui “chuter cette année à un peu plus de 30 milliards de dollars, comparés aux 71 milliards de dollars en 2014“. Des chiffres qui nous rappellent que le Bitcoin est encore loin d’avoir fait ses preuves.

1,3 million d’utilisateurs

Échangeable sur internet sans avoir à passer par l’intermédiaire d’une institution financière, l’avènement du Bitcoin a été vécu par certains comme une véritable révolution financière. Le succès a été presque immédiat. On comptait ainsi l’an dernier 1,3 million d’utilisateurs, et ce chiffre devrait encore grossir dans les prochaines années, pour finalement atteindre en 2019 4,7 millions, selon un rapport publié le 17 mars par Juniper Research.

Malgré des chiffres plutôt encourageants au premier abord, le magazine économique La Tribune juge pourtant que ces résultats sont encore faibles. Et pour cause, si le volume moyen des transactions quotidiennes a largement augmenté l’an dernier, il ne serait le fruit que de quelques utilisateurs aguerris. Le consommateur lambda, lui, serait resté à l’écart de cet engouement.

A une conférence sur le futur des monnaies virtuelles à New York, flottaient des ballons aux couleurs du Bitcoin.
A une conférence sur le futur des monnaies virtuelles à New York, flottaient des ballons aux couleurs du Bitcoin. © reuters

Une monnaie complexe et encore peu sécurisée

Selon un rapport de Windsor Holden, intitulé “The Future of Cryptocurrency: Bitcoin & Altcoin Impact & Opportunities 2015-2019”, la première explication serait la difficulté d’utilisation du système par de simples particuliers. C’est aussi une monnaie au cours très volatil, ce qui la rend pour le moins imprévisible. Elle aurait d’ailleurs subi de nombreux krachs éclairs depuis sa mise en circulation.

Autre facteur à cette réticence, les nombreuses affaires de piratage dont le Bitcoin a été victime. La dernière affaire date de janvier 2015. Plus de 5 millions de dollars auraient été subtilisés par des pirates sur la plate-forme Bitstamp, l’un des lieux d’échange les plus importants de la monnaie. Début 2014, ce sont 400 millions de dollars qui avaient été volés via le site d’échange japonais MtGox.

Un trader spécialisé dans la cryptomonnaie proteste contre MtGox en février 2014.
Un trader spécialisé dans la cryptomonnaie proteste contre MtGox en février 2014.© reuters

Enfin, les usages criminels des Bitcoin, dus à un manque de transparence selon certains, auraient largement réfréné les ardeurs.

Le pari de la généralisation

Selon La Tribune, le Bitcoin en serait donc réduit au rôle d’une monnaie dominée par le commerce de change, “une adoption commerciale largement limitée à des niches démographiques de taille relative”. Même les entreprises seraient encore réticentes à accepter l’utilisation de cette monnaie virtuelle. Certaines ont tout de même franchi le cap, à l’image du géant Paypal. Les magasins Monoprix et le site de commerce en ligne nippon Rakuten font quant à eux partie de ceux qui ont promis l’adoption du Bitcoin dans un futur proche.

Si généraliser l’utilisation du Bitcoin semble encore relever du défi, certains y croient encore. Pour preuve, une start-up de la Silicon Valley répondant au mystérieux pseudonyme de “21” a levé ce mois-ci 116 millions de dollars pour remplir cette délicate mission.

P.S

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