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La terrible menace qui plane sur les banques

Un haut dirigeant de BNP Paribas aurait laissé échapper un aveu étonnant: “Nous pourrions disparaître”. Et il ne parlait pas seulement de sa banque, mais bien de tout le secteur bancaire !

C’est l’hebdomadaire Le Nouvel Economiste qui rapporte cette anecdote selon laquelle, à l’occasion d’une réunion interne de l’association française des banques, l’un des hauts dirigeants de BNP Paribas se serait laissé aller à un étonnant aveu. En clair, il aurait dit, en petit comité: “eh oui, nous pourrions disparaître”. Et il ne parlait pas seulement de BNP Paribas, mais de tout le secteur bancaire.

En effet, tout comme le secteur de la musique, celui de la presse ou celui du commerce, la menace numérique vise également le secteur bancaire. Une récente étude du cabinet McKinsey estime que 40% des activités bancaires d’une banque de détail seraient menacés. En fait, peut-être pas disparaître, mais en tout cas passer chez de nouveaux concurrents. Et ces concurrents, ce sont pas uniquement des start-up technologiques spécialisées dans la finance, mais également les géants du Net comme Apple, Facebook, Amazon et Google. Un exemple: les bénéfices du crédit à la consommation pourraient chuter de 60% sous les coups de boutoir des comparateurs en ligne comme des sites de prêts en particulier (source: Challenges, 8 octobre 2015).

Pire encore, ces nouveaux acteurs comme Apple Pay, sans oublier les agrégateurs de comptes, cherchent même à pomper la moelle des banques, c’est-à-dire leurs données clients ! Les banques ont oublié que les moyens de paiement relèvent davantage de la technologie que de la technique bancaire, et que donc elles sont mises sous pression par ces nouveaux arrivés, qui eux, n’ont pas de coûts d’agence ou de coûts de personnel à gérer !

Que font les banquiers face à la terrible menace qui risque de les rayer de la carte ?

Au niveau de la gestion de fortune, c’est même encore pire: demain les robots-conseillers, comme on les appelle, feront un bien meilleur boulot qu’un conseiller placement. De l’avis unanime des experts, le service bancaire qui fera en priorité l’objet d’une désintermédiation sera le private banking !

Quant à Amazon, en exploitant le scoring de ses clients PME, l’entreprise américaine leur propose déjà des crédits avec Amazon Lending !

Mais que font les banquiers face à une telle menace qui risque de les rayer de la carte ? Les uns restent confiants, car la citadelle bancaire est entourée de pont-levis qui ont pour noms réglementation, régulation, licence bancaire, etc. D’autres sont inquiets, jouent la carte du repli et ferment les agences les unes après les autres sous prétexte que les clients y vont de moins en moins. D’autres enfin, savent que ces nouveaux concurrents du monde numérique ne vont pas nécessairement les tuer à petit feu, mais vont les obliger à s’adapter à de nouveaux usages et à des clients plus exigeants. Ceux-là ont compris que la révolution numérique est aussi une opportunité pour mieux servir leurs clients. Ceux-là ont compris la vraie menace. Et cette menace a été résumée par Bill Gates dès 1994. Le fondateur de Microsoft avait dit à l’époque: “we need banking, not banks” ! Ce qu’on pourrait traduire par ‘nous avons besoin de financement, et pas nécessairement de banques’. Tout est dit.

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