La Bourse de Shanghai chute inexorablement
La Bourse de Shanghai a chuté jeudi de plus de 3%, dans un marché toujours affolé par le ralentissement persistant de l’économie chinoise, et que des injections massives de liquidités par la banque centrale ne sont pas parvenues à rasséréner.
L’indice composite shanghaïen a clôturé en repli de 3,23%, ou 96,21 points, à 2.880,48 points.
La Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, a de son côté plongé de 4,01% à 1.800,99 points.
Les marchés chinois ont piqué du nez au terme d’une séance en dents de scie, dans un marché hanté par l’assombrissement de la conjoncture en Chine. La deuxième économie mondiale a annoncé une croissance de 6,9% en 2015, sa plus faible depuis un quart de siècle.
“Des facteurs extérieurs, aussi bien qu’intérieurs, se sont conjugués pour plomber le marché, en particulier la dégringolade boursière à Hong Kong et sur les grandes places mondiales (mercredi)”, de Moscou et Londres à New York, a indiqué à l’AFP Chen Xingyu, du courtier Phillip Securities.
Alors que les cours du baril de pétrole évoluent au plus bas depuis 12 ans, “la déprime des principaux marchés restreint les investisseurs”, a-t-il ajouté.
La Bourse de Shanghai comme celle de Shenzhen ont connu jeudi un solide sursaut en milieu de séance, soutenues par de nouvelles injections de la banque centrale chinoise (PBOC).
L’institution a ainsi injecté jeudi dans le système bancaire 400 milliards de yuans (55,6 milliards d’euros) au travers d’accords de rachats (repo) à sept jours et à 28 jours, selon l’agence Bloomberg. Soit la plus forte injection réalisée depuis trois ans.
La PBOC avait promis mardi d’injecter au total plus de 600 milliards de yuans dans le système financier pour assurer un niveau de liquidité suffisant dans l’économie avant les congés du Nouvel an lunaire, début février.
C’est une période où explose habituellement la demande d’argent liquide dans le pays pour le paiement des primes annuelles aux employés et les versements traditionnels d’étrennes.
Les craintes sur un assèchement de la liquidité peuvent rendre les banques plus réticentes à se séparer des fonds qu’elles possèdent.
Cela a d’ailleurs déjà provoqué mercredi une forte hausse des taux interbancaires — ceux auxquels les établissements financiers se prêtent de l’argent entre eux –, au risque de renchérir le crédit en général et d’affecter l’économie réelle.
Mais l’engagement de la PBOC n’a finalement pas suffi à rassurer les investisseurs, qui s’inquiètent de l’essoufflement durable de l’économie chinoise.
“L’injection de liquidités de la PBOC est un simple outil de régulation de la liquidité” à court terme, “mais elle suggère que les fuites de capitaux hors du pays restent un très gros problème pour la banque centrale”, observait Bernard Aw, analyste du courtier IG Asia, cité par Bloomberg.
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