La Banque nationale pessimiste pour l’économie belge
L’an prochain, la croissance ne serait que de 0,9%, estime la BNB dans ses prévisions d’automne. On serait très loin des 1,5% de croissance, sur lesquels le gouvernement Michel a construit son budget. Le dérapage serait de l’ordre de 1,5 milliard.
La Banque nationale ne voit toujours pas poindre de reprise économique en Belgique. Elle a révisé ses prévisions à la baisse. L’an prochain, la croissance ne serait que de 0,9%, bien loin des 1,5% prévus en septembre par le Bureau du plan lors de la confection du budget. Un tiers de cet écart s’explique par le ralentissement constaté en 2014 (1% de croissance), a précisé ce vendredi le gouverneur Luc Coene.
Apparemment, ces piètres perspectives n’auraient pas d’incidences sur l’emploi (on prévoit toujours la création de 60.000 postes en deux ans). En revanche, l’impact sur le résultat budgétaire sera douloureux. Cette année, la Belgique risque ainsi de clore l’exercice par un déficit de 3,2% du PIB, alors qu’il espérait toujours rester sous la barre fatidique des 3%.
En 2015, il serait toujours à 2,5%. Pour rester dans l’objectif initial (déficit nominal de 2%), il faudrait donc retrouver près de 2 milliards d’euros. Le contrôle budgétaire sera donc très délicat pour le gouvernement Michel: d’un côté, la N-VA et l’Open VLD ne veulent absolument pas parler d’une augmentation des recettes fiscales (tout au plus pourraient-ils accepter un shift) et, de l’autre, la contestation sociale persistante invite à ne plus trop forcer dans les dépenses.
Quel que soit alors le compromis, il ne serait que transitoire. Luc Coene ne prévoit en effet qu’une très timide reprise en 2016 (croissance de 1,4%), ce qui impliquerait un nouvel effort de l’ordre de 3,5 milliards pour tenir le cap. Le gouvernement tentera vraisemblablement de s’en sortir en négociant avec la Commission européenne un assouplissement de ses objectifs, permettant d’étaler plus les mesures.
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