Belfius dépasse pour la première fois les 500 millions de bénéfice

Le CEO de Belfius Marc Raisiere © BELGA

Propriété de l’Etat belge depuis quatre ans, le groupe bancaire dépasse pour la première fois la barre du demi-milliard de bénéfice net au terme de l’année 2015.

Belfius a publié ce jeudi de très, très bons résultats annuels. Malgré un environnement de taux d’intérêt extrêmement bas et une hausse des taxes bancaires, le groupe de banque et assurance a en effet engrangé un bénéfice net de 506 millions d’euros, contre 462 millions en 2014 (soit une hausse de 10 %). Le résultat net des activités commerciales (banque et assurance) a atteint 611 millions d’euros (+ 5 %). Un chiffre largement positif que vient en partie manger l’héritage Dexia dont l’impact négatif s’élève cette année à 105 millions (contre 119 millions en 2014). Ce qui permet finalement à Belfius, propriété à 100 % de l’Etat belge depuis 2011, de clore 2015 sur un bénéfice en croissance pour la quatrième année consécutive… et dépassant pour la première fois les 500 millions.

Merci la banque !

Plusieurs éléments expliquent ces résultats qualifiés d'”excellents” et de “solides” par le CEO Marc Raisière. Il y a d’abord l’augmentation des revenus. Par rapport à 2014, ceux-ci ont progressé de plus de 4 %, pour s’établir à 2.321 millions d’euros (contre 2.223 un an plus tôt). Alors que la contribution du pôle assurance à ces revenus se stabilise, la croissance vient surtout des activités bancaires (résultat net en hausse de 8 %, à 395 millions d’euros). L’an dernier, Belfius a accordé pas moins de 13,6 milliards d’euros de nouveaux crédits à long terme (secteur public, entreprises et particuliers). La machine des prêts hypothécaires a tourné à plein régime : la production de crédits-logement a bondi de 40 % pour atteindre 5,5 milliards d’euros. “La banque a retrouvé sa part de marché naturel qui se trouvait au-delà des 15 %”, a précisé Marc Raisière, parlant d’une année historique en la matière.

Par ailleurs, Belfius compte aujourd’hui 213.000 nouveaux clients actifs (c’est-à-dire qui détiennent plus de trois produits Belfius). Quant au digital banking, créneau sur lequel le groupe investit beaucoup, ses applications mobiles pour smartphone et tablette totalisaient 600.000 utilisateurs actifs fin 2015, soit un bond de 67 % par rapport à fin 2014. Ce qui pour Marc Raisière témoigne de la dynamique sur laquelle l’entreprise est construite : “Le digital est une menace mais aussi une source d’opportunités pour un groupe comme Belfius”, a-t-il dit.

Maîtrise des coûts

Sur le plan des coûts, la banque a continué à bien maîtriser ses dépenses opérationnelles. Grâce à la poursuite du plan d’économies mis en route en 2013 (diminution des salaires, réductions des effectifs, etc.), celles-ci sont en baisse de 3,5 % (à 1.384 millions). Ce qui avec des revenus en croissance donne un “effet ciseau positif” depuis quatre ans, a souligné le président Jos Clijsters. Environ 1.000 personnes ont quitté la banque depuis. De sorte que le ratio cost-income (rapport coûts-revenus) passe pour la première fois sous la barre des 60 %. Belfius est parvenu à ramener ce ratio d’un niveau “inacceptable” de 79 % en 2012 à 59,6 % l’an dernier, “ce qui nous réjouit et nous rassure”, a souligné Marc Raisière, faisant référence à la satisfaction des clients qui ne pâtit pas de cette bonne maîtrise des couts et dépasse désormais les 95 %.

De plus en plus solide

Conséquence de tout qui précède : la banque est de plus en plus solide. Le matelas de fonds propres continue de s’épaissir. Ces derniers se montent désormais à 8,7 milliards d’euros. Au-dessus de la moyenne européenne, le ratio Bâle III s’élève à 15,9 % au 31 décembre 2015 (contre moins de 8 % en 2011 et 14,7 % fin 2014). Devant encore être validé par la Banque centrale européenne (BCE), le versement d’un premier dividende (75 millions) à l’Etat belge a été confirmé par Marc Raisière (sous réserve d’approbation par l’assemblée générale du 27 avril prochain). Bref, tous les voyants sont au vert. Bénéfice, dividende, revenus, coûts, financement de l’économie réelle, réduction du profil de risque, etc. : “Belfius réalise ses engagements avec un an d’avance”, s’est félicité Jos Clijsters. Rachetée pour quatre milliards d’euros par l’Etat fédéral en 2011, la banque vaut quasiment le double aujourd’hui.

Quel avenir ?

Forte de tous ces chiffres, Belfius se tourne vers l’avenir et planche sur une stratégie actualisée pour la période 2016-2020 dont les contours seront communiqués fin avril prochain. C’est que l’environnement économique et financier reste “challenging”, note Marc Raisière, se demandant au passage si le taux minimum de 0,11 % applicable en Belgique sur les comptes d’épargne pouvait être maintenu à au cas où la BCE décidait en mars d’accentuer sa politique de taux négatifs.

Quant à savoir ce qu’il adviendra du groupe, la privatisation partielle (mise en Bourse à la Proximus ou entrée d’un partenaire dans le capital) semble rester pour le moment le scénario le plus réaliste. Mais pour Jos Clijsters, rien ne presse. “Prenons le temps. Chaque jour crée de la valeur pour l’actionnaire. Soyons attentifs à l’intérêt d’une banque comme Belfius pour le pays. N’oublions pas l’importance d’un ancrage belge”, a conclu le président de Belfius, parlant de continuité dans la gestion.

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