Un parfum très précieux

David Depuydt passe ses journées entouré de centaines de parfums. Mais il ne vendra jamais son extrait de Shalimar de Guerlain vintage.

Dans la ville de Wevelgem, en Flandre occidentale, la Haute Parfumerie Place Vendôme accueille les grands amateurs de parfum. Ceux-ci viennent souvent de loin pour visiter cette parfumerie singulière, connue pour son offre haut de gamme, son expertise et son service.

David Depuydt lui-même possède une collection privée dont les connaisseurs ne peuvent que rêver. Sa pièce maîtresse absolue est un extrait de parfum Shalimar de Guerlain datant de 1925. «Ce parfum m’est très cher pour plusieurs raisons. C’est un cadeau de quelqu’un que j’aime. Et ce parfum me rappelle ma grand-mère, qui m’a élevé. Elle est née en 1925, tout comme le Shalimar. Sur sa table de nuit, il y avait toujours un flacon d’extrait de parfum et je m’en parfumais secrètement. Sentir ce parfum me ramène à une époque insouciante, pleine d’amour.»

Son flacon n’est pas ouvert, mais le parfumeur de Guerlain, Thierry Wasser, lui a un jour fait sentir la formule originale de 1925. «J’ai été agréablement surpris de constater qu’elle était très similaire à la composition actuelle. Souvent, les reformulations font perdre l’âme d’un parfum.»

Le flacon en cristal de Baccarat est également exceptionnel, avec un «bouchage à l’émeri». «C’est une technique qui consiste à appliquer un acide dans le goulot du flacon et sur le bouchon afin d’obtenir une forme parfaitement scellée, unique à chaque flacon.»

David Depuydt estime la valeur de ce flacon à 7 000 ou 8 000 euros, en raison de sa rareté et du fait qu’elle est encore intacte et scellée avec le cachet de Baccarat. «Mais je ne le vendrai jamais. Il appartient au patrimoine de la parfumerie et je pense qu’il est important de le préserver et de le partager avec les jeunes générations.»