Une semaine de ” correction ” sur les Bourses européennes

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Les marchés financiers ont terminé la semaine sur une note positive à la faveur de bons indicateurs chinois, allemand et américains.

Cette fin de semaine positive n’est toutefois pas représentative du reste de la semaine qui fut loin de ressembler à un long fleuve tranquille.

La semaine fut effectivement chaotique. Les indicateurs conjoncturels furent loin d’être tous réjouissants et la réunion de la BCE n’a pas réussi à rassurer des investisseurs inquiet par rapport à la montée en puissance de la devise européenne.

Sans surprise la BCE a maintenu son taux directeur inchangé à 0,75%. Mais, interrogé sur la récente hausse de l’euro, le président de la BCE Mario Draghi a estimé qu’elle traduisait un retour de la confiance dans la zone euro, en rappelant que son institution n’avait pas d’objectif en terme de taux de change. En d’autre terme, la BCE ne peut rien, ou ne veut, rien faire pour freiner l’ascension de la devise européenne.

Autre point noir de la semaine : la crise européenne qui a fait son retour sur le devant de la scène, et plus particulièrement les incertitudes politiques en Espagne et en Italie. Madrid fait face à un scandale de corruption dans lequel le nom du chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, est apparu, ajoutant à la crise économique et sociale que traverse le pays, une crise de confiance envers les dirigeants politiques et un profond malaise dans l’opinion publique. En outre, le chômage est reparti à la hausse en Espagne au mois de janvier après une légère baisse le mois d’avant. En Italie, c’est la remontée dans les sondage du populiste Berlusconi qui effraye les marchés.

Si on ajoute à ces éléments macro-économiques, des résultats d’entreprises pas toujours à la hauteur des espérances, on comprend mieux le piètre bilan boursier hebdomadaire.

Europe : KPN – ArcelorMittal

Aux actions, l’opérateurs télécoms néerlandais KPN a lourdement chuté en réaction à des résultats décevants et à l’annonce d’une augmentation de capital de quatre milliards d’euros.

Le géant mondial de l’acier et des mines ArcelorMittal a également présenté des chiffres peu alléchants avec une perte nette de 3,73 milliards de dollars pour 2012, largement due à des dépréciations d’actifs déjà annoncées et aux coûts de restructurations.

Europe : Alcatel Lucent – Daimler

Toujours au rang des résultats peu reluisant, Alcatel Lucent a fait état d’ une perte nette de 1,3 milliard d’euros en 2012, et des ventes en baisse de 5,7% à 14,4 milliards. Par contre, les investisseurs semblent se réjouir de la prochaine démission de son directeur général Ben Verwaayen, et d’un carnet de commandes bien rempli pour 2013.

Tous les résultats présentés cette semaine n’étaient pas anxiogène. Ainsi, Daimler a terminé son exercice 2012 sur un résultat net record de 6,1 milliards d’euros (5,71 euros par action), soit une hausse de 8%. En 2013 les ventes du groupes devraient encore croître mais les résultats devraient être mis sous pression par la hausse des investissements et de la R&D (recherche et développement). Des mesures d’économies ont été annoncées pour équilibrer les comptes.

Bruxelles : Umicore – Nyrstar

A Bruxelles, Umicore a bu la tasse cette semaine après avoir fait état d’un bénéfice en recul de 10% à 275 millions d’euros, et un bénéfice par action en baisse de 8% à 2,47 euros. Le groupe s’est en outre montré très prudent sur ses perspectives d’avenir.

A contrario, Nyrstar était en forme olympique malgré des chiffres peu reluisant. Son chiffre d’affaires s’élève à 3,07 milliards d’euros, en baisse de 8%. Et, le groupe affiche une perte de 95 millions d’euros au terme de 2012. Néanmoins le management garde le sourire et compte redresser la barre à coup de nouvelles coupes dans les coûts. De 15 à 20% des emplois devraient être supprimés.

Bruxelles : Mobistar- Galapagos

Toujours dans l’indice, les actionnaires de Mobistar ont eu droit à une douche froide. Car si l’opérateur atteint ses objectifs financiers pour l’année 2012 (chiffre d’affaires stable à 1,65 milliard EUR), il n’a toutefois pas hésité à diviser son dividende par deux.

Hors indice, l’action Galapagos a été suspendu en cours de semaine mais a rapidement retrouvé sa cotation. Et les nouvelles sont bonnes pour la société biotechnologique. La molécule GSK2586184 de la société biotech belge va démarrer la deuxième phase de tests chez GlaxoSmithKline, ce qui devrait lui permettre d’encaisser 34 millions d’euros au moins.

Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les indices boursier ont touché un sommet historique avant de se replier sous le poids d’inquiétudes sur le front de la crise européenne mais aussi de la santé de l’économie de l’Oncle Sam.

Quelques indicateurs conjoncturels ont semé le doute sur la reprise économique américaine. Ainsi, les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés par le département du Travail, mais moins qu’attendu par les analystes. Et, le ministère a revu en hausse le nombre de nouveaux chômeurs recensés pendant la semaine précédente. En outre, la productivité des entreprises a enregistré au dernier trimestre 2012 son plus fort recul depuis près de deux ans, baissant de 2,0% en rythme annualisé par rapport au troisième trimestre, où elle avait bondi de 3,2%.

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