Les taxes boursières, tueuses silencieuses du rendement

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Les taxes boursières ont littéralement explosé sous Di Rupo 1er, et ces frais ne sont pas déductibles.

Lorsque vous négociez activement des actions ou des obligations, vous devez tenir compte d’une multitude de frais. Il s’agit par exemple de frais d’encaissement et de garde, de taxes sur les opérations boursières, de courtages, de frais de gestion, etc. Alors que les coûts liés aux services bancaires ont tendance à diminuer, les taxes boursières ont littéralement explosé sous Di Rupo 1er. En outre, ces frais ne sont pas déductibles, de sorte que les augmentations à répétition de ces taxes sont deux fois plus difficiles à digérer.

Coûts

Les célèbres plateformes internet des banques ont permis de faire baisser les coûts. Les frais de transaction ont été réduits à peau de chagrin par de nombreuses institutions. Jusqu’alors, le prix était fixé par les grandes banques. Dans de nombreux cas, seul un prix fixe est désormais facturé par transaction. Il ne s’agit dès lors plus d’un pourcentage. Mais attention, outre ces frais, il y a lieu de prendre d’autres éléments en considération. Un investisseur qui agit en bon père de famille regarde à la dépense, même si l’excès nuit en tout.

Toutefois, cet avantage que nous avons tiré de la diminution des frais bancaires a fondu comme neige au soleil en 2012. Le gouvernement Di Rupo a revu les taxes sur les opérations boursières à la hausse en deux phases. La première datant de décembre 2011 et la deuxième d’août 2012.

Pour l’achat et la vente d’obligations, l’augmentation s’est avérée raisonnable. Le tarif est passé de 0,07 à 0,09 % avec un maximum à 650 euros par transaction au lieu de 500 précédemment. Pour les actions par contre, la hausse a été plus prononcée. Le tarif a grimpé de 0,17 à 0,25 en passant par 0,22 %. Le maximum sur ces transactions est quant à lui passé de 500 à 650 puis à 740 euros. C’est surtout le marché des fonds qui a été frappé de plein fouet. Le tarif y est passé de 0,5 % à 0,65 % et ensuite à pas moins de 1 %, le coût maximum ayant augmenté de 750 à 975 et ensuite à 1.500 euros. Cette taxation accrue, combinée aux augmentations des impôts sur les revenus en décembre 2012 et en juillet 2013, prend vraiment en otage les investisseurs en fonds de capitalisation. Etant donné que cette solution était auparavant fiscalement avantageuse, beaucoup de nos concitoyens avaient opté pour ces fonds. Il y avait donc beaucoup à gagner pour les autorités. Pas étonnant que le fisc ait décidé de frapper là.

Non déductible

L’impact des taxes boursières est souvent sous-estimé par les investisseurs. C’est essentiellement pour les petits et moyens investisseurs que ces taxes s’avèrent de véritables tueuses silencieuses du rendement. Il n’y a pas que le coût en soi. La pression fiscale est double. Non seulement, il faut débourser la taxe, mais en plus, elle n’est pas déductible de la base imposable pour le précompte mobilier. Cet impôt est en effet prélevé sur le revenu brut. Et c’est ainsi que le fisc se sert deux fois.

L’investisseur prudent se base en principe sur le seul rendement net. Cela signifie qu’il doit tenir compte des frais mais aussi de cette pression fiscale. Et dans ces circonstances, force est de constater que l’investissement actif n’est pas une évidence pour les petits investisseurs. Généralement, cela ne sera le cas que pour un horizon à long terme, dans le cadre d’un marché haussier ou pour les investisseurs très fortunés ou très prudents. Suivez la discussion sur Twitter via @Anton_Rivus.

Anton van Zantbeek

Avocats Rivus

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