Le dollar se renforce, peu avant l’investiture de Barack Obama

Le dollar approchait mardi de ses plus hauts niveaux depuis plus d’un mois face à l’euro et depuis près de huit ans face à la livre sterling, le climat d’inquiétudes qui entoure l’économie mondiale profitant au billet vert, soutenu aussi par l’investiture mondialement médiatisée de Barack Obama.

Vers 14H00 GMT (15H00 à Paris) l’euro cotait 1,2924 dollar contre 1,3062 dollar lundi vers 22H00 GMT. La monnaie européenne chutait également face au yen à 116,78 yens contre 118,27 lundi. Le dollar perdait du terrain face à la devise nippone à 90,34 yens contre 90,53 yens la veille. Le dollar profitait d’un double sentiment sur les marchés : d’une part, le retour de l’aversion au risque, avec des craintes renouvelées quant à la santé de l’économie mondiale et, d’autre part, l’incontournable évènement de la journée avec la prise de fonction du président américain Barack Obama. La monnaie unique a ainsi touché 1,2911 dollar mardi en milieu d’échanges européens, un plus bas depuis le 10 décembre, malgré une forte remontée du baromètre de confiance allemand ZEW en janvier. Les craintes continuaient cependant de planer sur l’économie européenne, la Commission européenne ayant estimé la veille que l’économie de l’UE allait décroître de 1,8% en 2009, le PIB des 16 membres de la zone euro étant lui appelé à reculer de 1,9%, pour un retour à la croissance pas attendu avant 2010 sur le Vieux continent. Face à la livre britannique, le dollar s’est également renforcé. La monnaie britannique n’a cessé de dégringoler jusqu’à passer sous 1,40 dollar, pour la première fois depuis huit ans. Elle a touché un nouveau plus bas depuis juillet 2001 face au billet vert, à 1,3863 dollar. Face à la monnaie nipponne, la livre a touché un niveau historiquement bas, à 125,25 yens pour une livre. Les inquiétudes concernant les banques européennes ont été ravivées lundi après l’annonce par la banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS) d’une perte qui pourrait se monter à quelque 28 milliards de livres en 2008. Cette annonce de la plus importante perte jamais subie par une entreprise britannique est survenue le jour où le gouvernement travailliste de Gordon Brown a officiellement lancé la seconde phase de son plan de sauvetage des banques, afin de mieux protéger celles-ci contre leurs actifs toxiques. Cette mesure n’a paradoxalement pas calmé les esprits et la presse britannique en soulignait encore le coût mardi, tout en reconnaissant sa nécessité et en prédisant que des nationalisations devraient logiquement suivre. “L’histoire de RBS a rendu les investisseurs nerveux non seulement à propos des banques britanniques mais quant à l’ensemble de l’économie. Une telle nervosité implique que l’aversion au risque remonte, les vainqueurs du jour étant le yen, le franc suisse et le dollar” commentaient les analystes de Moneycorp. “Si le sentiment du marché doit y être pour quelque chose dans l’évolution des changes aujourd’hui, ce sera évidemment pour favoriser la performance du billet vert. Il est dur d’imaginer qu’il puisse mal se comporter alors que le monde entier est gonflé à bloc avec le couronnement de saint Barack” ajoutaient-ils.

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