Été cauchemardesque pour la Deutsche Bank

Plus rien ne va décidément pour la Deutsche Bank depuis le début de l’été. D’abord mêlée au scandale de manipulation des taux libor, puis coupable de résultats trimestriels décevants, elle est désormais la deuxième banque citée par les autorités américaines dans l’affaire des transactions frauduleuses avec l’Iran.

Dès l’annonce de l’amende de 450 millions de dollars infligée à Barclays dans le cadre du liborgate, les regards se sont tournés vers les autres banques britanniques, UBS et la Deutsche Bank. Cette dernière a d’ailleurs reconnu fin juillet que quelques employés avaient contribué aux manipulations du libor en agissant « de leur propre chef » et la semaine dernière, la Deutsche Bank a reçu une citation à comparaître de la justice américaine.

Cela risque évidemment de coûter cher à la banque allemande, sa défense basée sur la responsabilité individuelle de ses employés ne l’exonérant certainement pas d’amendes. Mais cela n’était pas la seule mauvaise surprise estivale pour les actionnaires. Fin juillet, la Deutsche Bank a en effet publié des chiffres trimestriels décevants avec un bénéfice avant impôts de 960 millions d’euros contre 1,8 milliard un an plus tôt et un consensus de 1,4 milliard.

Enfin, le week-end dernier, les autorités américaines ont indiqué que la Deutsche Bank et trois autres banques européennes étaient poursuivies pour des transactions frauduleuses avec l’Iran et dans le cadre d’opérations de trading sur le pétrole. L’affaire a déjà coûté 340 millions de dollars à Standard Chartered qui reste poursuivie pour ses transactions avec la Birmanie, le Soudan et la Libye et a dû accepter le contrôle direct de son site new-yorkais par les régulateurs afin de ne pas perdre sa licence dans l’État de New-York, ce qui l’aurait empêché d’effectuer toutes ses opérations en dollars dans les pays émergents.

En Bourse, la Deutsche Bank cote actuellement à 26 euros contre encore 38 euros en mars dernier. Le scandale du libor et l’affaire des transactions frauduleuses risquent de continuer à peser de longs mois sur l’évolution du cours alors que l’ensemble du secteur bancaire européen connait déjà une période agitée avec la crise des dettes souveraines.

Cédric Boitte

www.accioz.be

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