Bons résultats des banques US

Bien que la crise pèse toujours sur leurs comptes au travers notamment du dossier des saisies abusives, les banques américaines ont bouclé les trois derniers mois de 2012 avec des résultats en forte hausse, assez curieusement grâce à la faiblesse des taux d’intérêt.

A priori, la baisse des taux d’intérêt est plutôt négative aux banques étant donné que cela pèse sur la marge d’intérêt qui atteint des niveaux planchers mais cela a également incité de nombreux ménages américains à refinancer leurs crédits et les entreprises à émettre des obligations, ce qui dope les profits des banques au travers des indemnités et commissions.

Par ailleurs, la légère embellie économique et le redressement du marché immobilier résidentiel ont également soutenu l’activité de prêts et réduit les pertes sur créances. JP Morgan Chase, la première banque américaine par les actifs, a ainsi vu son encours de crédits hypothécaires augmenter de 42% en un an à 511 milliards de dollars.

Les activités de banque d’investissement ont également continué de livrer des chiffres en forte hausse (comme au cours des trimestres précédents) profitant évidemment de la tendance favorable sur les marchés financiers.

Enfin, les bénéfices ont été dopés par les réductions de coûts, les revenus ayant progressé de façon limitée, voire fortement chuter comme pour Bank of America, la restructuration du groupe s’ajoutant à la faiblesse des taux.

Au rayon des mauvaises nouvelles, les banques US ont dû supporter d’importantes pertes non-récurrentes, notamment consécutives à l’accord conclu avec la Fed concernant le dossier des saisies abusives. Comme de coutume, Bank of America y a payé le plus lourd tribut (à la suite du rachat de Countrywide, ex leader du subprime, et de Merrill Lynch en 2008-2009) avec un bénéfice net de 732 millions de dollars sur le trimestre, soit 3 cents par action contre 29 cents en excluant les éléments non-récurrents. Depuis 2007, l’ardoise s’élève déjà à près de 50 milliards de dollars pour la deuxième banque américaine.

Contrairement à la tendance, les chiffres de Citigroup ont sensiblement déçu en raison notamment des reliquats de la crise. Certains suspectent toutefois le nouveau management d’avoir “chargé” le quatrième trimestre afin de faciliter la base de comparaison pour 2013.

À noter que JP Morgan Chase est parvenu à publier des bénéfices annuels record pour la troisième année consécutive, avec un profit de 21,3 milliards de dollars, malgré une perte de trading de plus de 6 milliards de dollars.

Cédric Boitte

www.accioz.be

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