Un mini Las Vegas en plein coeur de Bruxelles

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Viage, le nouveau complexe de loisirs et de divertissement qui abrite le casino de Bruxelles à l’Anspach Center, ouvre ses portes ce vendredi. Ses responsables y attendent plus d’un demi-million de visiteurs cette année. Une aubaine pour la capitale et sa vie économique nocturne.

Viage, le nouveau complexe de loisirs et de divertissement qui abrite le casino de Bruxelles à l’Anspach Center, ouvre ses portes ce vendredi. Ses responsables y attendent plus d’un demi-million de visiteurs cette année. Une aubaine pour la capitale et sa vie économique nocturne.

Quelque 14.500 m2 de jeu et de divertissement, ouverts au public de jour comme de nuit. C’est Las Vegas en miniature en plein c£ur de Bruxelles ! Baptisé Viage, le nouveau complexe de loisirs qui abrite le casino de Bruxelles, est inauguré en grande pompe au nouveau centre Anspach, ce jeudi soir avant son ouverture au public le lendemain. “Viage est un concept inédit en matière de loisirs en Belgique mais aussi en Europe”, affirme Andrew Webb, le directeur général de Viage.

Ce projet constitue l’apothéose d’un vaste chantier entamé voici plus de deux ans par Fortis Real Estate pour redonner vie et éclat aux anciennes galeries du boulevard Anspach. La première phase des travaux s’est achevée en septembre dernier avec la réouverture de la galerie commerçante qui héberge une vingtaine de magasins. Des logements et un apparthôtel à l’enseigne Adagio sont venus compléter le tableau à la fin de l’année. Le nouveau centre Anspach accueille aussi Viage, qui est bien plus que le nouveau nom donné au casino de Bruxelles. Avec ses multiples salles de jeux et de détente, ses différents bars et restaurants, sa salle de concerts, ses dîners-spectacles, celui-ci accapare, en effet, près de la moitié de la surface totale de l’infrastructure de 31.000 m2, laquelle a représenté un investissement de 100 millions d’euros.

Un expert international du jeu

Derrière Viage se cache le groupe Casino Austria AG, l’un des principaux opérateurs de l’industrie du jeu dans le monde. Présent dans 17 pays sur les cinq continents avec 65 établissements de jeux (lire l’encadré”Le groupe Casino Austria”), le groupe autrichien n’en est pas à son coup d’essai. Via sa filiale Casino Austria International (CAI), il a déjàà son actif la réalisation de 215 projets de casinos dans le monde et d’une petite centaine à bord de bateaux de luxe. La société autrichienne a fait son entrée sur le marché belge en décrochant la licence d’exploitation pour le casino de la capitale, à la fin 2005.

En attendant que l’îlot Anspach ne soit entièrement remis à neuf, le temple du jeu bruxellois a pris ses quartiers, en janvier 2006, dans l’ancienne salle de la Madeleine, rue Duquesnoy, à un jet de jetons de la Grand-Place. Un emménagement qui a représenté un premier investissement de 26 millions d’euros. Le jeu en valait la chandelle puisque, très rapidement, le casino de Bruxelles est devenu le premier établissement de jeu du pays, s’adjugeant 35 % des revenus du marché belge des casinos. Contrairement à nombre d’autres établissements, celui-ci n’a pas connu la crise en 2009. “Notre chiffre d’affaires atteint les 40 millions d’euros l’an dernier, ce qui représente une hausse de 3 % par rapport à 2008”, précise Kris Peeters, le directeur financier de Viage.

Un investissement de 40 millions d’euros

Cette année, le casino de Bruxelles devrait encore creuser l’écart par rapport à la concurrence grâce au “mini Las Vegas” dans lequel il évolue désormais. Un projet pour lequel l’actionnaire autrichien a déboursé 40 millions d’euros et qui procurera de l’emploi à 430 personnes.

Installé bien au chaud dans son nouvel écrin, le casino (ouvert à toute personne âgée de 21 ans minimum) a élargi son offre. Il compte 370 machines à sous (contre 270 dans le casino temporaire) et 35 salles (28 auparavant) dont 13 pour la roulette, 14 pour le blackjack et sept pour le poker. “Nous espérons attirer ici l’European Poker Tour (Ndlr : la compétition la plus dotée et prisée dans cette discipline en Europe)“, lance Peter Jaspers, chief brand officer de Viage, en charge du marketing et de la communication.

Accessible de 10 h à 6 h du matin sans interruption, le nouvel espace qui s’étale sur sept étages, comprend également une salle pour le Bingo, “un nouveau jeu, explique Peter Jaspers que nous allons introduire en Belgique en juin” mais aussi un espace VIP, plus tamisé, pour les joueurs qui misent gros. Le casino de Bruxelles garde cependant son caractère grand public et démocratique. Rien à voir avec les strass et paillettes des casinos chicos comme celui de Monte-Carlo. “L’entrée n’est pas payante, on n’exige même pas que les visiteurs consomment”, précise le responsable du marketing de Viage. Si la direction n’impose ni le port du veston ni de la cravate à ses clients, elle a placé la barre plus haut pour la tenue vestimentaire de ses croupiers, serveurs et agents de sécurité. Leur uniforme a été dessiné par le styliste limbourgeois Stijn Helsen, connu pour son style classique-chic.

Un restaurant panoramique, une salle de concert et des dîners spectacles

A l’intérieur et tout autour des espaces réservés au jeu, on trouve des bars à thème (sports, jazz, etc.) avec des coins réservés aux fumeurs, des restaurants (dont un panoramique pourvu d’une grande terrasse avec vue imprenable sur la capitale), des salons lounge, des espaces pour organiser des cocktails et réceptions. Soit au total pas moins de 13 lieux différents avec des couleurs et des ambiances différentes.

Mais la grande attraction de Viage, c’est sa salle de concerts (d’une capacité de 1.000 places), appelée à accueillir des artistes belges et internationaux. Pour ouvrir le bal des représentations, les responsables de Viage ont choisi des chanteurs et musiciens bien de chez nous. A l’affiche des mois d’avril et mai : Vaya con Dios, Toots Thielemans et le groupe flamand Clouseau. Modulable, cette salle accueillera, tous les jeudis de 20 h à minuit, un dîner-spectacle dans le style anglo-saxon, avec une vingtaine de danseurs, solistes et musiciens qui se produiront sur scène. “Ce type de show n’existe pas à Bruxelles. Le premier reprendra un best of des comédies musicales les plus populaires”, indique Peter Jaspers. Selon lui, les réservations (120 euros par personne la soirée, boissons dont champagne compris) sont déjà clôturées pour plusieurs représentations. Tous les vendredis soirs, la même salle sera transformée en un Havana Club avec soirée latino animée par le propre orchestre de l’établissement. Le but est d’attirer un public plus jeune (entrée fixée à 10 euros). “Viage doit devenir the place to be pour sortir et se divertir à Bruxelles”, résume le directeur.

Plus d’un demi-million de visiteurs attendus cette année

Grâce à la diversification de ses activités, Viage table sur un chiffre d’affaires pour cette année de 55 millions d’euros, en progression de près de 40 % par rapport aux recettes engrangées par le Casino de Bruxelles en 2009. “Quatre-vingt-cinq pour cent des revenus seront générés par le casino (avec une répartition tables de jeux/ machines à sous de 60-40), 10 % viendront des spectacles et autres événements de divertissement et 5 % de l’Horeca”, détaille Kris Peeters. Côté rentabilité, le responsable n’avance pas de chiffres mais insiste sur le fait qu’il s’agit d’un investissement à rentabiliser sur le long terme. “Nous avons une licence d’exploitation pour 15 ans avec une période de prolongation équivalente.”

Les premiers résultats sont prometteurs. Depuis le déménagement du casino dans le centre Anspach rénové, au début du mois de mars, le nombre de visiteurs a déjà augmenté de près de 20 %. “A la Madeleine, on dénombrait 820 visites par jour. On est à présent à un millier”, poursuit le directeur financier. Et avec les nouvelles attractions, l’affluence devrait logiquement encore augmenter. Les responsables de Viage tablent sur 535.000 visiteurs pour cette année.

Bruxelles, projet-pilote

Pour Casino Austria, Viage est un concept-pilote qui incarne une nouvelle génération d’infrastructures de loisirs et de jeu. “Si ses résultats sont concluants, on pourrait exporter le modèle au sein du groupe”, avance Andrew Webb, le directeur général, arrivéà la tête du casino bruxellois voici trois ans. “Pour mettre au point ce concept inédit où les activités de casino et de divertissement sont pour la première fois totalement intégrées dans un seul et même complexe immobilier, nous nous sommes inspirés de ce qui existe à Las Vegas et en Australie, raconte-t-il. L’important espace qui nous était réservé au centre Anspach a constitué une belle opportunité pour réfléchir à un concept novateur qui ne se limite pas à des machines à sous et à des jeux de casinos. Nous avons dès lors réalisé des études de marché pour savoir ce que l’on pouvait offrir comme divertissement. Le but était d’attirer non seulement des clients bruxellois mais également de tout le pays, des habitants des métropoles voisines ainsi que les hommes d’affaires et les touristes de passage à Bruxelles.” Ainsi s’est opéré le repositionnement du casino de Bruxelles. Et, dans la foulée, la création de la nouvelle marque Viage. “Comme les bulles d’une coupe de champagne, s’enthousiasme Andrew Webb, les sphères colorées de notre logo évoquent une atmosphère pétillante, avec des gammes de couleurs qui illustrent les différentes expériences excitantes à vivre chez Viage.”

Tout profit pour les finances de Bruxelles

Le résultat enchante les autorités bruxelloises. “C’est une excellente opération pour la capitale car Bruxelles a une image de ville administrative où il ne se passe plus rien après 22 heures. Les touristes et les hommes d’affaires en transit se plaignaient du manque d’infrastructures nocturnes. Viage va apporter une dynamique événementielle à la ville de Bruxelles”, se réjouit Philippe Close, son échevin du Tourisme. De belles rentrées financières aussi. “Nous payons 25 millions d’euros par an en taxes et redevances liées à la concession du casino : 3,5 millions à la ville de Bruxelles et 21 à 22 millions à la Région de Bruxelles-Capitale”, affirment les responsables de la société.

Autre bonne nouvelle pour Bruxelles : l’ancien bâtiment qui abritait le temple du jeu bruxellois, rue Duquesnoy, ne sera pas délaissé par ses locataires. “Nous avons le projet de le transformer en une salle de spectacles qui deviendra une extension de Viage, où la salle est limitée en nombre de places. La Madeleine peut accueillir un espace de 3.500 places, de quoi nous permettre de développer notre agenda culturel”, détaille Peter Jaspers. Démarrage des activités prévu en septembre. Faites vos jeux, rien ne va plus !
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Viage en chiffres

– Le casino de Bruxelles a ouvert ses portes en janvier 2006. Son exploitant, Casino Austria International, a une licence d’exploitation jusqu’en 2020.

– Superficie : 14.500 m2 dont 3.700 m2 pour le casino

– Chiffre d’affaires prévu en 2010 : 55 millions d’euros (dont 85 % en revenus de casino, 10 % en spectacles et 5 % en Horeca)

– Effectifs : 430 personnes

– 35 tables de jeux

– 370 machines à sous

– Nombre de visiteurs attendus en 2010 : 525.000

– Taxes payées annuellement à la Région bruxelloise et à la ville de Bruxelles : 25 millions d’euros.
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Le groupe Casino Austria

– Année de création : 1934

– Chiffre d’affaires (2009) : 3,9 milliards d’euros

– Bénéfice net : 56,4 millions d’euros

– Effectifs : 13.500 personnes

– 65 casinos dans 17 pays répartis sur les cinq continents

– 22 millions de visiteurs

– 1.200 tables de jeux

– 13.500 machines à sous

– Ses deux principaux actionnaires sont Austrian Mint (une filiale de la Banque nationale d’Autriche) et Medial (des banques et des compagnies d’assurances) qui détiennent respectivement 32 et 37 % du capital. Parmi les autres actionnaires, on trouve des particuliers mais aussi le Vatican.

Sandrine Vandendooren

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