Les 6 pièges à éviter lors de l’achat d’une résidence secondaire à l’étranger

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Trop nombreux encore sont les Belges qui achètent une résidence secondaire à l’étranger sur un coup de tête : en vacances dans le sud, ils croient être tombés sur le pied-à-terre de leurs rêves et s’engagent les yeux fermés. Dans ces conditions, le rêve pourrait bien se transformer en cauchemar.

1. Ne croyez pas que les choses se passent là-bas (presque) comme ici

Compte tenu des énormes progrès en matière de mobilité, les pays du sud nous paraissent de plus en plus familiers. Pour nombre d’entre nous, ils sont même une sorte de deuxième foyer, ce qui nous incite souvent à croire que la législation y est plus ou moins identique à celle en vigueur en Belgique. C’est une erreur, surtout en ce qui concerne la fiscalité. La plupart des constructions fiscales et patrimoniales auxquelles nous sommes habitués – pour ne citer qu’elles – n’ont pas cours dans ces Etats. Le rôle du notaire peut, lui aussi, être radicalement différent. C’est notamment le cas dans la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal), où il s’avère purement formaliste.

2. N’achetez jamais sur un coup de tête

Le conseil est précieux, puisque vous ferez sans doute rarement dans votre vie achat aussi onéreux. Evitez donc de faire partie de ces gens qui, en temps normal, comparent 25 aspirateurs avant de s’en offrir un mais qui, en vacances, flasheront et signeront un compromis les yeux fermés. Ne vous laissez jamais convaincre sur une simple photo ou même après la première visite des lieux : réfléchissez d’abord, et évitez toute précipitation. Le sud de l’Europe regorge de maisons et d’appartements à vendre, ne croyez donc surtout pas que vous ne retrouverez plus jamais aussi bien. Prenez le temps de passer tous les paramètres en revue et faites-vous accompagner par des spécialistes du pays – de préférence quelqu’un qui parle français et présente de longs états de service. Par exemple un agent immobilier et/ou un avocat.

Evitez de faire partie de ces gens qui, en temps normal, comparent 25 aspirateurs avant de s’en offrir un mais qui, en vacances, flasheront et signeront un compromis les yeux fermés.

3. Ne vous laissez pas décourager par les formalités

Les formalités administratives ont tendance à en rebuter plus d’un. Or, celles qu’entraîne l’achat d’une résidence secondaire à l’étranger sont loin d’être négligeables. Où que ce soit en Europe occidentale, la législation reste extrêmement lourde, complexe, et surveillée par des armées de fonctionnaires, singulièrement en France, en Italie ou en Espagne. Par exemple, dans ce dernier pays, sachez qu’il est impossible d’effectuer quoi que ce soit (ouvrir un compte bancaire, obtenir un raccordement à l’électricité, acheter une voiture ou une résidence secondaire) si l’on ne dispose pas d’un numéro d’identification d’étranger (NIE). Informez-vous donc bien à l’avance, pour ne pas que des problèmes administratifs retardent votre installation dans votre nouvelle villa ou appartement.

4. Sachez ce qui se passe à proximité

Ne vous croyez pas trop vite sur le point de réaliser l’affaire du siècle. Quand c’est trop beau pour être vrai, généralement… ça l’est. Un prix étonnamment bas doit vous mettre la puce à l’oreille. Certes, votre interlocuteur va généralement vous expliquer, à grands coups de raisonnements spécieux, pourquoi son offre est si concurrentielle. Mais ne tombez pas dans le piège et informez-vous, par exemple, sur ce qui se construit à proximité. Un projet peut n’en être qu’à sa phase initiale, et un autre bâtiment est peut-être attendu, promettant de vous boucher la soi-disant vue imprenable sur la mer. Il est aussi possible que, pour une raison quelconque, le projet immobilier dans lequel s’inscrit le bien que vous convoitez ait peu de succès. Or, si vous vous retrouvez à peu près le seul à occuper l’immeuble, une grande partie des frais généraux vous incombera. Et l’aubaine n’en sera subitement plus une…

5. N’achetez pas uniquement pour investir

La faiblesse des taux d’intérêt semble faire de l’immobilier la solution sûre et rentable par excellence. Or, et peut-être encore un peu plus à l’étranger qu’en Belgique, les agents immobiliers ont facilement tendance à embellir les perspectives. Des rendements de 5 % ou plus, dans un contexte de taux bas, sont généralement irréalistes. Pour les calculer, sans doute ces mêmes agents auront-ils oublié un certain nombre de frais (annuellement récurrents), tout en y incluant la plus-value escomptée. Pour éviter d’être déçu, optez donc pour un bien que vous aurez envie d’occuper régulièrement. Parce qu’en matière de semaines de location annuelle effective, les agents peuvent aussi faire preuve d’un optimisme un peu cavalier.

6. Ne dissimulez rien

La fiscalité internationale a considérablement évolué ces 10 dernières années. La transparence est désormais de mise et la grande majorité des pays procèdent à un échange d’informations. Les nombreux Belges à qui l’administration a récemment dû ” rappeler ” qu’ils possédaient un bien à l’étranger en savent quelque chose. La plupart des pays de destination appliquent par ailleurs à la lettre les dispositions visant à lutter contre le blanchiment. Les contrôles sont sévères et nombre d’avocats demandent désormais aux banques d’attester de la fiabilité de leurs clients. Payer un bien à l’étranger avec de l’argent gris ou noir est une méthode d’un autre temps et résolument dangereuse. Vous finirez toujours par être pris, et cela vous coûtera cher.

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