Explosion imminente d’une bulle immobilière: faut-il croire Elon Musk?

Selon le milliardaire américain Elon Musk, après les déboires de l’immobilier commercial et les difficultés des bureaux, les prix des logements vont baisser partout dans le monde. A-t-il raison?

Elon Musk, patron de Tesla et de SpaceX, est réputé pour ses déclarations fracassantes. Dans un récent tweet, le businessman émet des prévisions pour un secteur dans lequel il n’est même pas actif : l’immobilier. Il y évoque la passe difficile que traverse actuellement le secteur immobilier, aussi bien aux États-Unis que dans la plupart des économies développées.

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Nous n’apprenons rien de neuf quand il dit que «l’immobilier commercial est en train de fondre rapidement». Mais son second tweet a davantage interpelé la communauté Twitter : «Le prix des logements suivra». Elon Musk n’a pas donné plus d’explications en lâchant ce constat. Le Figaro rappelle que le patron sud-africain avait défrayé la chronique en mai 2020 en annonçant qu’il se séparait de tous ses biens immobiliers. Officiellement, il aurait empoché près de 130 millions de dollars en se délestant de ses diverses résidences pour devenir locataire.

Glenn Kelman, PDG du réseau immobilier Redfin, n’a pas hésité à lui répondre, rapporte Le Figaro. Il estime, au contraire, que les déboires de l’immobilier commercial et de bureau pourraient alimenter la demande de logements. Selon lui, les personnes qui télétravaillent sont en effet à la recherche de plus d’espaces et de meilleures prestations.

L’immobilier de bureaux malmené

Dans les faits, l’immobilier de bureaux est malmené aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde à cause du télétravail. L’immobilier commercial connaît, de son côté, des difficultés liées au commerce en ligne. Le secteur est surtout très sensible à la bonne santé des banques, commente le quotidien français. Les États-Unis ont en effet vécu en peu de temps plusieurs faillites importantes dans ce secteur (Silicon Valley Bank, Signature Bank, First Republic Bank…) qui ont fait craindre une contagion au système bancaire européen.

Plus près de nous, en France, la hausse des taux d’intérêt continue de fragiliser le marché de l’immobilier. Par ailleurs, le plan de lutte contre la crise du logement présenté cette semaine par la première ministre Elisabeth Borne a déçu.

Première baisse en 40 ans

Qu’en est-il en Belgique ? Les prix de l’immobilier en Belgique ont atteint des sommets ces dernières années, étant même surévalués en 2022, selon la BNB, avec la menace de l’éclatement d’une bulle. Depuis le début de cette année, on observe un léger ralentissement.

Koen De Leus, économiste en chef de BNP Paribas Fortis, estimait récemment sur ce site que le prix moyen de l’immobilier diminuera de 0,2 % en 2023. Il s’agit de la première baisse en 40 ans. En cause : la forte hausse des prix de l’immobilier depuis la crise sanitaire, la quasi-inaccessibilité des logements actuellement, la hausse des taux d’intérêt et les besoins de rénovation. Selon Koen De Leus, le marché de l’immobilier s’apprête à connaître plusieurs trimestres difficiles. Les jeunes qui cherchaient à acheter une maison fin 2020, juste avant la hausse de l’inflation, se heurtent aujourd’hui à une augmentation du prix médian de 30.000 euros (de 250 000 euros à 280 000 euros) et à une hausse des taux d’intérêt de 1 à 3,3 pour cent pour les prêts hypothécaires.

Dans l’ensemble, la baisse prévue de 0,2 % n’est pas trop grave. En fait, De Leus prévoit que cette diminution des prix du marché immobilier sera compensée par une hausse similaire des prix en 2024.

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