Y a-t-il une vie après ArcelorMittal ?

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Certains syndicats d’ArcelorMittal restent optimistes malgré la fermeture de la phase à chaud à Liège : “Rien n’est perdu : les conditions d’une réorientation existent. Il y a un avenir après Mittal !” D’autres, au contraire, dénoncent les “mensonges” de la direction.

ArcelorMittal : “Il y a un avenir après Mittal !”

Suite à l’annonce de la fermeture de la phase à chaud de la sidérurgie liégeoise, les syndicats se sont réunis en comité mercredi soir. En front commun, ils annoncent “un combat rude mais pas désespéré”.

“Le climat est très tendu, beaucoup de travailleurs sont inquiets, souligne David Camerini (CSC). On n’acceptera pas n’importe quoi, nous voulons minimiser l’impact social.”

Le front commun syndical CSC Metea-FGTB Metal constate que “Mittal vient de séquestrer des milliers de Liégeois, en supprimant leur emploi pour continuer à engranger des profits invraisemblables”. Il regrette que la direction liégeoise se soit “inscrite dans ce schéma de liquidation”.

Les syndicats restent malgré tout optimistes: “Rien n’est perdu : les conditions d’une réorientation existent. Liège peut reprendre son sort en mains, avec l’appui de la Région wallonne, des forces vives liégeoises, et, bien sûr, de tous les citoyens qui savent quel est encore le poids de la sidérurgie pour l’avenir économique du bassin. Il y a un avenir après Mittal !”

Les syndicats d’ArcelorMittal ne sont pas inquiets pour le site de Gand

Les syndicats du site d’ArcelorMittal à Gand ne pensent pas que la fermeture de la ligne à chaud liégeoise aura des conséquences pour l’usine gantoise : “A Gand, toute la production est intégrée sur un seul site”, ce qui n’est pas le cas à Liège, a notamment expliqué Rudi Van de Walle (ACV Metea). Dans l’Unité Nord, dont fait partie l’implantation gantoise, 7 hauts-fourneaux sur 11 fonctionnent actuellement. ArcelorMittal emploie quelque 4.500 travailleurs à Gand.

ArcelorMittal : “un cataclysme” pour le bassin sidérurgique liégeois (CSC)

L’annonce par la direction d’ArcelorMittal de la fermeture définitive de la phase à chaud liégeoise est “un véritable cataclysme” pour le bassin sidérurgique, a déclaré mercredi soir le délégué syndical David Camerini (CSC). Au total, quelque 600 emplois directs seraient touchés, “auxquels il faut ajouter les centaines d’emplois qui gravitent autour”, a précisé le responsable du syndicat chrétien.

“Nous allons nous battre pour garder une sidérurgie intégrée”, a-t-il toutefois ajouté en dénonçant par ailleurs le “hold-up social” de la direction : “Après tous les efforts consentis par les travailleurs, ils méritaient mieux que cela.” Des assemblées d’informations seront organisées dans les jours à venir et un plan d’actions sera mis sur pied par les syndicats, a encore indiqué David Camerini.

ArcelorMittal : “Des hypocrites et des menteurs !”

La fermeture de la phase à chaud d’ArcelorMittal Liège a été accueillie avec colère par les représentants des travailleurs, qui qualifient les membres de la direction “d’hypocrites et de menteurs”.

“C’est une véritable hypocrisie dans le chef de la direction, ils savent depuis longtemps que l’outil est condamné et ils nous mènent en bateau : c’est scandaleux !”, a commenté Francis Gomez, leader des métallos de la FGTB. “Les travailleurs ont accepté depuis 2008 des mesures en matière de flexibilité, de transferts, de gels de salaires; ils ont dit oui à tout et ça n’a pas suffit”, a pour sa part dénoncé Jordan Atanasov (CSC), faisant part de sa “frustration” et de sa “colère”. Il estime que tous les travailleurs du bassin liégeois ont été bernés par la direction.

Trends.be, avec Belga

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