Votre entreprise vous versera-t-elle une prime pouvoir d’achat ?

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Fin de l’année passée, les ministres réunis en kern se sont entendus sur une proposition de conciliation, permettant de sauver les négociations salariales entre les syndicats et les employeurs, afin de compenser l’absence de hausse des salaires pour les deux prochaines années pour certains travailleurs.

En effet, la norme salariale a été déclarée nulle pour la période 2023-2024 étant donné que les salaires en Belgique ont augmenté proportionnellement plus vite que ceux des pays voisins.

Une norme salariale nulle signifie qu’aucune augmentation n’est possible en dehors des indexations ou augmentations barémiques. Les salaires ne peuvent donc pas être augmentés en 2023-2024 par rapport aux années précédentes. Cette norme salariale englobe le salaire lui-même, mais aussi tous les avantages des travailleurs liés à leur travail, ou rémunérations alternatives, c’est-à-dire une voiture de société, les chèques-repas, une assurance hospitalisation, etc.

Une exception : la prime « pouvoir d’achat »

Cependant des primes «pouvoir d’achat» de 500 euros, en cas de bons résultats de l’entreprise, et 750 euros, en cas de résultats exceptionnellement bons, seront distribués aux employés de certaines entreprises.

Or selon les derniers résultats de l’enquête trimestrielle de SD Worx*, un grand nombre de petites et moyennes entreprises (57%) n’envisagent pas de verser cette prime. Les raisons invoquées pour ce refus sont purement économiques : 67% d’entre elles n’ont plus de marge financière en raison de l’indexation automatique des salaires. Pour 20%, leurs résultats financiers ne leur permettent pas d’envisager le versement d’une telle prime.

Si la grande majorité des PME n’octroient pas cette prime, 34,4 % des PME interrogées n’ont pas encore pris de décision dans un sens ou dans l’autre. Finalement, près d’une PME sur dix (9,2 %) prévoit d’accorder à ses travailleurs la nouvelle prime unique pour le pouvoir d’achat.  « Il est clair que la prime de pouvoir d’achat n’est destinée qu’aux PME disposant d’une marge financière suffisante, précise Laura Bertrand, conseillère PME chez SD Worx. La majorité (57 %) des PME belges n’ont donc pas l’intention de l’accorder. Néanmoins, une PME sur dix est déjà convaincue de l’utilité de cette prime fiscalement avantageuse qui se présente sous la forme d’un bon de consommation. Une sur trois est encore indécise, ce qui est logique puisque les négociations sectorielles sont encore en cours. En outre, une PME sur six préférerait donner plus que le secteur. » 

Selon les Régions, la volonté d’accorder ces primes varie

C’est dans le Brabant Flamand que la volonté d’accorder des primes de pouvoir d’achat est la plus forte avec 15,9% d’intentions, contre 13,3% en Wallonie et seulement 3,6% à Bruxelles. Mais le pourcentage bruxellois pourrait bien encore varier, car 40 % des PME de la capitale sont encore indécises quant au versement de cette prime.

En revanche, 69,1% des PME bruxelloises, qui accorderont cette prime pouvoir d’achat, préfèrent accorder le montant maximum. Elles sont presque autant en Flandre-Orientale (68,8 %) à suivre cette idée, tandis que 57,2% des PME wallonnes et 43,9% de celles de Flandre-Occidentale considèrent, quant à elles, moins souvent que c’est le cas.

« Il est intéressant de noter que la majorité des PME souhaitent bénéficier de la prime maximale, souligne Laura Bertrand. Celles qui se portent bien financièrement veulent faire quelque chose de plus pour leur personnel. En général, plus la PME est petite, plus la prime de pouvoir d’achat sera importante étant donné que cette prime s’applique à l’ensemble de l’entreprise. » Et de conclure: « En principe, la prime de pouvoir d’achat doit être accordée par le biais d’une convention collective sectorielle, d’une convention collective d’entreprise ou d’un accord individuel avant le 31 décembre 2023. La prime de pouvoir d’achat est collective : il s’agit d’une attribution à l’ensemble des travailleurs ou à un groupe spécifique de travailleurs déterminé sur la base de critères objectifs. »  

*réalisée en mars 2023 auprès de 731 chefs d’entreprise de PME.

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