Voitures de société: les entreprises trop peu soucieuses de la sécurité?

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Une enquête menée par le courtier Aon estime que les employeurs sont trop passifs dans la prévention des accidents. Peut-être parce qu’il y a de moins en moins de véritables fleet manager.

Le courtier Aon a publié une enquête par sondage, Fleet Risk Management Survey 2014, qui montre que les entreprises belges ne sont guère pro-actives dans la gestion de la sécurité des voitures fournies au personnel.

Peu d’intérêt pour les causes d’accidents

Elles veillent en général à ce que les autos disposent d’un bon équipement pour éviter un accident (ABS, ESP, airbags,…), mais il n’y a guère de suivi. Seuls 7% des employeurs interrogés (128 sociétés) analysent les causes des accidents, 6% pratiquent une communication vers le personnel sur les risques et la sécurité. Les entreprises ne se soucient généralement pas de l’usage du GSM au volant, du moins pas dans les petites flottes.

“L’un des problèmes est qu’il y a de moins en moins de fleet manager à part entière” estime Al Pijnacker, director consumer solutions chez Aon Belgium. “La gestion des voitures relève souvent de la direction des ressources humaines ou de celle des finances. La première sera plutôt guidée par le souci du bien-être du personnel, de sa motivation. La seconde, par les économies possibles, le coût de la flotte.”

Les car policies pas toujours appliquées

Les car policies devraient jouer un rôle pour encourager une conduite plus prudente. Beaucoup d’entreprises prévoient des dispositions. Comme un montant à payer s’il y a trop d’accidents en tort, voire même la perspective d’un licenciement en cas d’accident si le salarié est responsable et conduisait avec un taux d’alcoolémie illicite.

“Beaucoup d’entreprises ne mettent pas vraiment en pratique ce type de mesures, elles craignent de démotiver leur salarié, ou prévoient des montants trop faibles, comme 50 ou 100 euros pour les accidents en tort” continue Al Pijnacker. “Il y a aussi trop peu d’incitants positifs, comme des options supplémentaires dans la prochaine voiture, si le salarié n’a eu aucun accident pendant un certain nombre d’années.”

L’enquête Aon indique que seules 8% des entreprises interrogées prévoient un système de récompenses pour les conducteurs prudents.

Des masses de données peu analysées

La question de la sécurité au volant est pourtant importante en Belgique, où la mortalité par million d’habitant, en recul, reste supérieure à celle de nos voisins immédiats. Or les entreprises et les sociétés de leasing disposent de beaucoup d’informations sur l’usage des voitures et peuvent donc avoir une approche préventive. Beaucoup d’indices permettent d’identifier des profils de conducteurs agressifs (consommation, coût des réparation, rapidité d’usure des pneus, contraventions et bien sûr les accidents). “Ces informations sont peu analysées” estime Al Pijnacker. “Pourtant il y a des raisons économiques pour s’intéresser à ces données. Une voiture conduite prudemment coûte moins cher en carburant, en maintenance.”

Les assureurs, aussi, sont intéressés par une conduite mesurée, car ils cherchent à faire tomber le coût des sinistres. Les plus fréquents se font à basse vitesse, dans les manoeuvres, au moment du parking.

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