Une appli pour inspirer les fashionistas

La start-up bruxelloise Scandalook propose une application destinée à inspirer les férus de mode. Scannez le code-barres d’un vêtement et découvrez comment les influenceurs l’accommodent avec d’autres tenues.
Les applications ont l’habitude de pousser à l’achat en ligne. Ici, c’est l’inverse. Nicolas Baroud et son épouse Magali Simon ont lancé début 2020 Scandalook, une appli destinée à inspirer les passionnés de mode lors de leur visite en magasin. Imaginons: vous poussez la porte d’un Zara, craquez sur un pantalon tout en hésitant à l’acheter. Via l’application Scandalook, vous pouvez scanner le code-barres du pantalon et découvrir comment certains influenceurs portent ce pantalon, voire l’associent avec d’autres tenues.
Un million d’articles référencés
“Plus de 60% des personnes estiment manquer d’inspiration durant leur shopping et, pour répondre à ce problème, un tiers d’entre elles utilisent des outils comme Instagram ou Pinterest”, assure Nicolas Baroud. La start-up, fraîchement installée dans une maison à Auderghem, s’adresse en fait à trois interlocuteurs: les utilisateurs de l’application, les influenceurs qui portent les vêtements et les marques référencées. Depuis sa création, l’application a été téléchargée pas moins de 50.000 fois, principalement en Belgique et en France, et pas moins d’un million d’articles sont référencés. Citons parmi les grandes marques: Zara, H&M, Pull & Bear, Bershka, Mango ou encore The Koople. “Quant aux influenceurs et influenceuses, il s’agit de personnes déjà actives dans le milieu de la mode. Nous ne cherchons pas forcément les plus gros influenceurs, mais surtout ceux qui fédèrent une communauté autour de la mode.”
50.000 téléchargements
de l’appli ont été enregistrés en France et en Belgique depuis le lancement de l’appli.
Un modèle basé sur l’utilisation des données
Après un démarrage sur fonds propres durant deux ans, les deux fondateurs ont tout récemment levé 300.000 euros, via des business angels et le fonds Digital Attraxion, ce qui leur permet de dégager des salaires et quelques investissements (développement de l’application, communication, etc.). Mais comment cette application génère-t-elle des rentrées alors qu’elle est proposée gratuitement aux utilisateurs? Il faut dire qu’aujourd’hui, la start-up ne dégage quasi aucun revenu, si ce n’est grâce à quelques publicités sur son site internet et à des commissions via la vente de vêtements. “Nous touchons une commission dans le cas où les utilisateurs achètent en ligne un vêtement de la marque dans les 30 jours, ce qui n’est pas le cas lors d’un achat en magasin physique, précise Nicolas Baroud. Une partie de cette commission est également reversée à l’influenceur qui a conseillé le vêtement. Nous allons également lancer la gamification, dans le sens où chaque utilisateur peut gagner des points quand il interagit avec des marques ou des influenceurs, ce qui lui permet de gagner des bons pour cadeaux.”
Cependant, le vrai business model ne tient en réalité pas dans ces “petites rentrées” mais dans la création d’une large communauté. “Nous souhaitons atteindre 100.000 utilisateurs uniques par mois. Si nous atteignons cette masse critique, nous pourrions dégager des données intéressantes de tendances de mode pour les retailers et les marques. Pour cela, nous développons également des événements physiques, comme des lieux où les influenceurs peuvent vendre leurs vêtements à leur communauté.”
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