Taux d’emploi : les villes flamandes toujours devant

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Habituellement calculé au niveau régional, un institut belge a décidé d’analyser le taux d’emploi dans quatre grandes villes.

Les villes wallonnes ont des taux d’emploi plus faibles que leurs voisines flamandes. Et les taux d’emploi sont plus élevés dans les villes avec une population plus jeune. Voici deux conclusions que l’on peut tirer de l’étude menée par l’Institut pour un Développement Durable (IDD)*.

Celui-ci a souhaité calculer le taux d’emploi des quatre grandes villes belges que sont Anvers, Gand, Liège et Charleroi chez les personnes âgées de 20 à 64 ans. Ainsi, fin 2020, 66% des Anversois avaient un travail, ce qui donne environ 105 000 personnes sans emploi. Dans l’autre ville flamande, 72% des Gantois ont un emploi, et environ 45 000 en sont dépourvus.

Côté wallonie, à Liège, 54% de la population est active sur le marché de l’emploi, contre environ 56 000 qui ne travaille pas. Enfin, à Charleroi, 53% des habitants ont un travail, et 55 000 d’entre eux sont sans emploi. Les chiffres côtés wallons sont donc de 10 à 20 points inférieurs à ceux de la Flandres. Une différence qui se voit aussi au niveau régional.

S’étant intéressés cette fois-ci aux villes afin d’avoir une analyse davantage localisée, les chercheurs rappellent que ces données sont habituellement collectées au niveau régional. Ainsi, fin 2020, le taux d’emploi en Wallonie est de 66% ; de 75% en Flandres et de 59% à Bruxelles. Au niveau national, ce chiffre est de 70%. L’écart entre la Flandres et la Wallonie est là aussi de 10 points à l’avantage de la première.

Des populations jeunes et actives en Flandres

De ces chiffres, l’Institut pour un Développement Durable en tire trois constats majeurs:

Les taux d’emploi des grandes villes sont tous inférieurs au taux d’emploi de leur région; la ville d’Anvers a un taux d’emploi proche du taux d’emploi de la Wallonie; le taux d’emploi des deux grandes villes wallonnes est de l’ordre de 53-54%, taux largement inférieurs au taux d’emploi de la région (66%).

Extrait de l’analyse de l’IDD

Afin d’identifier certaines raisons de ces différences, l’IDD a évalué l’âge des populations. Ainsi, les chercheurs constatent que les taux d’emploi des 20-64 ans sont “la résultante de structures démographiques” mais surtout, “de taux d’emploi par catégorie d’âge (très) différents d’une ville à l’autre“. On réalise ainsi que la tranche d’âge la plus représentée dans les villes de Gand, Anvers et Liège est la population des 25-29 ans. Gand, qui est donc la ville avec le plus fort taux d’emploi, et aussi celle avec le plus de jeunes âgés de 25 à 29 ans.

A l’inverse, à Charleroi, les 30-34 ans sont les plus représentés. La ville compte aussi la population la plus âgée, soit plus de 10% de personnes âgées de 60 à 64 ans. Il y a donc bien une corrélation entre l’âge de la population et le taux d’emploi, puisque Charleroi est aussi la ville avec le taux d’emploi le plus bas.

Néanmoins, l’attractivité de la ville joue aussi beaucoup. En effet, pour parachever l’analyse, l’IDD s’est aussi penché sur le taux d’emploi par tranche d’âge. Ainsi, Gand et Anvers sont les villes avec le plus d’emplois toutes catégories d’âges confondues. Les taux entre les âges allant de 25 à 59 ans sont plutôt proches (entre 70 et 80%). Mais ils sont plus faibles aux extrémités, pour les 20-24 ans et les 60-64 ans, avec des taux d’emploi situés entre 40 et 50%.

Même constat à Liège et Charleroi, mais avec des chiffres plus faibles. Les taux d’emploi se situent entre 50 et 60% pour les personnes âgées de 25 à 59 ans; et de 20 à 40% pour les 20-24 ans et les 60-64 ans.

* L’Institut pour un Développement Durable (IDD) né en 1996 est un groupe belge de recherche dans différentes disciplines (économie, démographie, sociologie, droit, climatologie, biologie, histoire…) en vue de “faire progresser et mieux connaître la problématique du développement durable” en Belgique francophone. A noter que les principales données de nature administrative utilisées par l’Institut proviennent de la Banque Carrefour et de la Sécurité Sociale, complétées par une estimation d’institutions internationales. Le taux d’emploi qui résulte de ces calculs et estimations est différent de celui calculé à partir d’autres sources, notablement l’Enquête sur les forces de travail (EFT).

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