Une start-up développe un véhicule spatial, future usine dans l’espace

Space Cargo a déjà envoyé 320 plants de vigne dans l'espace pendant 14 mois en 2020. © Belgaimage

Produire dans l’espace des produits à très haute valeur pour bénéficier de l’absence de gravité: une jeune pousse européenne, Space Cargo Unlimited, s’apprête à construire un véhicule qui servira d’usine spatiale à l’horizon 2025.

Le contrat pour la fabrication de REV1, véhicule autonome et sans astronaute à bord, a été confié à Thales Alenia Space (TAS), spécialiste des modules pressurisés, a annoncé jeudi la start-up établie au Luxembourg et en France. Ce véhicule spatial de moins de trois tonnes sera réutilisable vingt fois et restera en orbite basse, à quelques centaines de kilomètres d’altitude, pendant deux à trois mois pour chaque mission. Il s’appuie sur l’expérience dans le domaine de TAS, qui développe pour l’Agence spatiale européenne le véhicule spatial Space Rider après l’IXV (Intermediate eXperimental Vehicle), qui a volé avec succès en 2015.

“On a levé les sommes nécessaires pour assurer le développement de la phase un du véhicule”, assure Nicolas Gaume, PDG de Space Cargo Unlimited. L’entreprise table sur l’émergence d’une nouvelle économie, la fabrication dans l’espace devant représenter 10 milliards de dollars d’ici à 2040, selon des estimations de Morgan Stanley. Les applications sont nombreuses, explique Nicolas Gaume, de l’agriculture à la pharmacologie en passant par les nouveaux matériaux.

Space Cargo a déjà envoyé 320 plants de vigne dans l’espace pendant 14 mois en 2020. “Leur exposition à l’environnement spatial a provoqué des évolutions qui ont donné des caractères de résistance naturelle accrue de ces plants au changement climatique”, explique-t-il, rappelant que “la gravité est le seul paramètre de la vie qui n’a pas bougé depuis 4 milliards d’années” et que son absence crée des “évolutions accélérées”. L’entreprise prévoit maintenant de mettre sur le marché ces plans plus résistants de cabernet-sauvignon et de merlot en 2024.

Produire dans l’espace peut également permettre le polissage de lentilles optiques de haute précision en s’affranchissant des contraintes liées à la gravité ou encore de fournir des “salles blanches parfaites” pour la fabrication de microprocesseurs par exemple.

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