Sept grands groupes payent plus leur PDG que le fisc

Le patron de Boeing James McNerney aurait ainsi perçu 23,3 millions de dollars en 2013. © REUTERS

La rémunération de sept des 30 plus grands patrons américains a dépassé en 2013 le montant payé par leurs entreprises au titre de l’impôt fédéral sur les bénéfices, affirme une étude de deux centres de réflexion publiée mardi.

Ces grands groupes, dont l’avionneur Boeing, le constructeur automobile Ford ou la banque JPMorgan, ont en moyenne versé à leur directeur général 17,3 millions de dollars l’année dernière, affirment l’Institute for Policy Studies et le Center for Effective Government.

Dans le même temps, ces entreprises ont dégagé un bénéfice global de 74,4 milliards de dollars sur lequel elles n’ont payé aucun impôt à l’Etat fédéral, profitant de déductions fiscales qui leur ont même permis de recevoir un remboursement du fisc de près de 1,9 milliard de dollars, selon l’étude.

Le patron de Boeing James McNerney aurait ainsi perçu 23,3 millions de dollars en 2013, alors que son entreprise se voyait restituer 82 millions par le fisc, selon ce rapport qui ne prend pas en compte les impôts locaux et ceux payés à l’étranger. “Le fait que des entreprises récompensent un individu, quel que soit son talent, plus qu’elles ne contribuent aux coûts des services publics nécessaires à ses succès commerciaux traduit les graves lacunes de notre code des impôts”, estiment les deux centres de réflexion américains.

La réforme de la fiscalité des entreprises est un serpent de mer aux Etats-Unis et bute sur des blocages politiques. Parallèlement, de grands groupes utilisent des techniques d’optimisation fiscale pour échapper à l’impôt fédéral sur les bénéfices (35%), l’un des plus élevés du monde industrialisé.

Mis à l’index par l’étude, le géant des télécoms Verizon a dénoncé un “rapport inexact”. “La part des impôts sur les bénéfices payés au niveau fédéral est bien supérieure à la rémunération de son PDG”, a déclaré à l’AFP un porte-parole, Bob Varettoni.

Sans contester l’étude, une porte-parole de Ford, Christin Baker, a assuré que son groupe s’acquittait de “tous les impôts” dus, et a assuré avoir bénéficié de déductions fiscales liées à ses pertes pendant la récession de 2008-2009.

La banque Citigroup a, elle, affirmé se conformer à “toutes les lois” fiscales aux Etats-Unis où elle dit avoir payé “plus de 95 millions de dollars” en 2013 au titre notamment des taxes sur les propriétés immobilières.

GM et JPMorgan n’ont pas souhaité faire de commentaires.

Partner Content