“Scandale” contre “scandale” chez ArcelorMittal

© Belga

Les négociations “de la dernière chance” entre direction et syndicats d’ArcelorMittal à Liège ont échoué. Les représentants des travailleurs ont décidé de séquestrer une direction qui se dit “scandalisée” par le procédé… tandis que les syndicats dénoncent le blocage opéré par la direction.

La direction d’ArcelorMittal juge “scandaleuse” sa “privation de liberté”

La direction du sidérurgiste ArcelorMittal à Liège estime “scandaleuse” la “privation de liberté” dont elle fait actuellement l’objet, étant séquestrée par les organisations syndicales dans ses bureaux du Centre Acier, siège de l’entreprise à Flémalle, à la suite de l’échec des négociations lundi matin.

“Les deux revendications des délégations syndicales, à savoir le maintien de tous les contrats temporaires et le paiement des dimanches non prestés pour le personnel mis en chômage économique, ne peuvent tout simplement pas être rencontrées”, souligne Etienne Botton, porte-parole de l’entreprise.

La direction souligne qu’elle a mis sur la table des avancées importantes pour limiter l’impact social du maintien à l’arrêt de la phase à chaud liégeoise : transfert de près de 95 % des travailleurs de la phase à chaud vers les outils encore en fonctionnement; maintien des contrats de 200 des 300 travailleurs temporaires; plan de formation ou encore augmentation du complément patronal sectoriel en cas de chômage économique.

“Plus loin que ça, on ne peut pas aller !”, estime la direction. Faute d’accord, la direction a dès lors commencé à mettre fin au contrat de certains travailleurs temporaires.

Enfin, le porte-parole du sidérurgiste trouve “inquiétante” l’image donnée au sein du groupe par la situation liégeoise : “Des arrêts temporaires ont été signifiés en Allemagne, en France, au Luxembourg, et là, la concertation sociale amène des solutions.”

Syndicats d’ArcelorMittal : “Après tous les efforts consentis, ce qui se passe est scandaleux.”

Le front commun syndical CSC-FGTB a décrété un mot d’ordre de grève total au sein des usines d’ArcelorMittal à Liège, à la suite du blocage complet des négociations lundi matin. Progressivement, après le passage des délégués, les usines, du froid comme du chaud, ferment les unes après les autres, les travailleurs rejoignant le Centre Acier de Flémalle où la direction est toujours empêchée de sortir.

Une garde-outil et de la maintenance sont cependant assurées par les travailleurs afin de ne pas nuire aux outils de production.

“Le bruit commence à courir que l’arrêt de la phase à chaud pourrait être définitif et la direction ne fait rien pour rassurer les travailleurs”, dénonce Robert Rouzeeuw, président de la délégation FGTB-Metal. “Les travailleurs sont très inquiets et ils sont déterminés, prolonge David Camerini, président de la délégation CSC-Metea. Après tous les efforts qu’ils ont consentis ces dernières années, ce qui se passe actuellement est scandaleux.”

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content