Restructurations dans la grande distribution: l’explication du SNI

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“La situation de crise que traverse aujourd’hui le secteur de la distribution n’est que la conséquence logique d’un ‘laisser-passer’ depuis maintenant 10 ans en matière d’autorisation socio-économique pour les grandes surfaces”, estime mardi le Syndicat neutre pour indépendants (SNI).

Après les dernières annonces des restructurations chez Carrefour et Mestdagh, le syndicat affirme qu’il “est urgent d’être beaucoup plus restrictif”.

“En 2006, le législateur fédéral a donné toutes latitudes aux communes pour gérer comme elles l’entendent l’autorisation d’implanter ou d’agrandir des grandes surfaces alimentaires comme non alimentaires sur son territoire, et ceci sans lien avec la taille des projets de création ou d’extension”, rappelle le SNI. Avec pour conséquence, selon le syndicat, une augmentation moyenne en Belgique de l’ordre de 550.000 mètres carrés de surfaces commerciales supplémentaires par an.

“Aujourd’hui, le secteur du commerce est toujours en train de digérer difficilement cette overdose commerciale”, analyse-t-il. Les commerces indépendants en ont été les premières victimes, avec une baisse de leur nombre de l’ordre de 10% sur la période. Les grandes surfaces, qui se concurrencent entre elles, en payent désormais également le prix.

“La consommation n’augmente pas, au contraire, elle se diversifie et la population n’est pas en croissance, donc logiquement c’est le rapport de force entre les acteurs de la distribution qui fait loi.” La réglementation en cause a été régionalisée en 2015 et recadrée sur le plan régional mais n’est, pour le SNI, pas encore suffisamment restrictive.

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