Remplacement des F-16 : Dassault promet 20 milliards d’euros de retombées à la Belgique

Le F-16 © BAS BOGAERTS/ID PHOTO AGENCY

Le président-directeur général du groupe français Dassault Aviation, Éric Trappier, a signé une bonne douzaine d’accords de coopération avec des industriels belges dans le cadre de la proposition de partenariat stratégique franco-belge relatif à l’aviation de combat bâtie autour du chasseur « omnirôle » Rafale, que Paris présente en dehors du cadre légal défini pour le remplacement des F-16 belges vieillissants.

« On ne demande pas de nous croire les yeux fermés. On apportera les garanties de ce que nous affirmons aujourd’hui », a déclaré à Bruxelles Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, qui produit le Rafale.

L’avion de combat du groupe français est en compétition avec le F-35 de l’Américain Lockheed Martin, souvent présenté comme favori, et le Typhoon du consortium européen Eurofighter pour le remplacement des F-16 américains actuellement utilisés par l’armée de l’Air belge.

Il s’agit d’acheter un total de 34 nouveaux avions de combat pour remplacer les F-16 à compter de 2023, un marché estimé à 3,6 milliards d’euros.

Les Etats-Unis pour le F-35 et le Royaume-Uni (avec le soutien de l’Italie, de l’Espagne et de l’Allemagne) pour l’Eurofighter Typhoon doivent remettre mercredi leur « meilleure offre finale » à la Belgique en réponse à un appel d’offres lancé d’Etat à Etat.

La France s’est pour sa part distinguée en septembre de ses deux concurrents en proposant à la Belgique un partenariat comprenant, outre la fourniture des avions de combat, « une coopération approfondie » dans les domaines militaire et industriel.

Le ministre belge de la Défense Steven Vandeput (N-VA, nationalistes flamands) avait reproché à Paris d’avoir formulé son offre en dehors du cadre de l’appel d’offres, exposant selon lui son pays à « des poursuites judiciaires » de la part des concurrents si elle la prenait en compte. La France assure que son offre est sûre juridiquement.

« Très certainement, la France prend un risque », a concédé M. Trappier mardi. « La Belgique va-t-elle prendre en compte l’offre française ou non ? Le sujet n’est pas encore tranché, si j’ai bien compris ».

Mais « la France a estimé qu’elle avait plus à proposer que ce qui était exprimé explicitement dans l’appel d’offre, trop limité », a-t-il ajouté.

Le gouvernement belge devrait arrêter son choix courant 2018.

M. Trappier était à Bruxelles pour signer « 13 accords de coopération » avec des industriels belges, qui prendraient corps si l’offre française était choisie par la Belgique.

« Cette démarche s’inscrit sans ambiguïté dans le cadre de la construction d’une Europe de la Défense », a-t-il insisté.

Dassault valorise l’impact « économique et sociétal » de l’offre française à « au moins 20 milliards d’euros en 20 ans », ce qui permettrait de soutenir selon l’entreprise « plus de 5.000 emplois à haute valeur technologique ».

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