Paul Polman, le CEO d’Unilever, est “gêné” de gagner trop d’argent

Paul Polman, Chief Executive Officer d'Unilever © REUTERS

Paul Polman, le CEO néerlandais de la multinationale Unilever a déclaré au Washington Post qu’il trouvait qu’il gagnait trop d’argent. Une révélation étonnante dans le milieu des affaires.

Je suis gêné, d’autres personnes travaillent autant que moi“, voilà ce que Paul Polman, CEO d’Unilever a déclaré dernièrement au journal américain The Washington Post.

Le Néerlandais, qui a occupé des fonctions dirigeantes chez Nestlé et Procter & Gamble, a gagné l’année dernière 10 millions d’euros net, dont la plupart proviennent de bonus, de stock-options et d’autres avantages. Son salaire de base est “seulement ” de 1,25 million d’euros.

Paul Polman explique que le conseil d’administration d’Unilver a essayé récemment d’augmenter son package salarial ainsi que celui de son CFO Jean-Marc Huët (qui a remplacé en octobre Graeme Pitkethly). “Nous l’avons refusé catégoriquement, pas pour des raisons héroiques mais juste pour une question de bon sens.

Polman se sent privilégié mais déclare aussi se sentir embarassé par cette situation : “Cela me gêne, si vous me le demandez les yeux dans les yeux. Les personnes à notre niveau de direction ne devraient pas être motivées par leur salaire. En plus, il est bien souvent trop élevé en comparaison avec les personnes qui travaillent autant et n’ont pas les mêmes chances. Il ajoute : “L’important est de le consacrer à de bonnes choses, c’est le minimum qu’on puisse faire.

Polman affirme qu’il exercerait bien sa fonction gratuitement car, selon lui, les salaires élevés influencent les comportements des CEO. “Si je suis payé doublement, je ne vais pas travailler deux fois plus, car j’ai déjà atteint la rentabilité maximale de mon emploi du temps.” Il ajoute : “Quand un CEO ne gagne pas des sommes astronomiques, il pense qu’il n’est pas un bons businessman. Cette pression de groupe est néfaste.

Polman ne désire toutefois pas qu’un plafond légal soit édicté pour les barèmes des CEO. “Je ne conseillerais pas de réguler le marché maintenant. Je pense qu’en donnant nous-mêmes l’exemple, nous allons dans la bonne direction.

Dernièrement, le patron de l’entreprise américaine Gravity Payments avait fait le buzz en diminuant sa propre rémunération de presque 1 million pour la ramener au salaire de base de ses employés.

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