Marie Bouillez (Theodorus): “Montréal est une porte d’entrée reconnue vers les Etats-Unis”

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Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Le fonds d’amorçage bruxellois Theodorus, spécialisé en sciences de la vie et high-tech et partenaire historique de l’ULB, s’apprête à annoncer un quatrième investissement au Québec où il a ouvert un bureau l’an dernier.

1. Qu’est-ce qui vous a poussé à ouvrir ce bureau à Montréal?

Nous voulions aider nos entreprises belges à débarquer plus rapidement sur le marché nord-américain. C’est très important parce que le gros du marché biotech se trouve aux Etats-Unis et Montréal en est vraiment une porte d’entrée reconnue. Pour nous, c’était par ailleurs l’écosystème propice car il n’y avait pas encore beaucoup d’acteurs sur place valorisant la recherche à la sortie des universités. Nous avons fait entrer dans le capital de Theodorus IV (40 millions d’euros) deux investisseurs québécois importants: le Fonds de Solidarité FTQ et Theralys. Ces deux acteurs hyperactifs sur leur marché sont aussi investis dans une série de fonds en Amérique du Nord et même en Europe. Ils peuvent donc nous ouvrir pas mal de portes.

2. Quels sont les avantages pour les spin-off dans lesquelles vous investissez?

Les sociétés dans lesquelles Theodorus IV investit sont souvent trop early pour pouvoir déjà adresser le marché américain. En revanche, dans les portefeuilles des fonds II et III, nous avons plusieurs entreprises candidates au passage outre-Atlantique. Nous pouvons dorénavant les aider à aller beaucoup plus vite. Nos partenaires québécois peuvent nous aider à trouver des investisseurs adéquats et une série de collaborations industrielles peuvent être mises en place avec des sociétés dans lesquelles ils sont investis. A l’inverse, nous investissons aussi dans des sociétés québécoises souhaitant s’implanter en Europe. Nous leur permettons d’atterrir de façon optimale sur le continent via la Belgique.

3. Vous venez d’annoncer un troisième investissement dans une société québécoise, Classcraft, qui vise à améliorer l’engagement des élèves dans des environnements virtuels. Comment sélectionnez- vous les entreprises? Avec quelles ambitions?

Il s’agit des mêmes critères que pour les sociétés belges. Elles doivent être des sociétés technologiques dans lesquelles il y a une propriété intellectuelle importante. En gros, nous avons 1/3 de biotechs, 1/3 de medtechs et 1/3 de sociétés actives dans les sciences de l’ingénieur, jusqu’au digital. Il faut que ces entreprises aient une ambition internationale et que leur potentiel de croissance soit important. Le rendement attendu par nos investisseurs est de l’ordre de 15%. Niveau ambitions, nous voulons investir dans 10 à 15 entreprises au Québec, et la même chose en Belgique. Pour l’instant, Theodorus IV a réalisé quatre investissements en Belgique (InhaTarget Therapeutics, Apaxen, Gepeceron, et Kaspard) et quatre au Québec (Icentia, Moonshot Health et Classcraft), le quatrième devant encore être annoncé. Je peux simplement vous dire qu’il s’agit d’une biotech.

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