Manager de l’Année 2022: portrait de Pascal Laffineur, CEO de NRB

Féru de technologie, Pascal Laffineur dirige un groupe ICT qui ne cesse de croître année après année et qui affiche encore de belles ambitions pour les années qui viennent, tout en conservant un ancrage local.

Pour voter pour le Manager de l’Année, rendez-vous du lundi 7 au mercredi 23 novembre sur le site managerdelannee.be

Pascal Laffineur aurait pu embrasser la carrière d’avocat mais sa technophilie l’a porté vers les études d’ingénieur. “C’est vrai que j’aime la technologie tout en étant conscient des problèmes qu’elle peut créer en laissant notamment des gens de côté, explique-t-il. L’IT se doit d’être éthique et au service de l’humain. C’est pourquoi je suis convaincu que les entreprises technologiques ont un rôle sociétal à jouer et doivent apporter des solutions à l’ensemble des acteurs d’une société. C’est la philosophie de NRB à laquelle je tiens beaucoup.”

Mais ne brûlons pas les étapes. Avant de rejoindre le groupe ICT wallon, Pascal Laffineur a entamé sa carrière en 1989, au sortir de son service militaire, chez Alcatel Mobile Communications à Charleroi. Il y est telecom project engineer avant de devenir GSM project manager en 1993. “C’était le début de la téléphonie mobile et nous avons participé au lancement du premier réseau GSM de Belgacom le 1er janvier 1994.”

C.V.

  • 57 ans, né à Marche-en-Famenne
  • 1988: diplôme ingénieur civil de l’UCLouvain
  • 1989: il entre chez Alcatel Mobile Communications où il participe au lancement du premier réseau GSM le 1er janvier 1994
  • 1996: responsable du département ingénierie de SFR à Paris
  • 1999: il rejoint la filiale belge d’Altran en tant que business manager
  • 2009: CEO d’Altran Benelux
  • 2016: CEO de NRB

Des télécoms à l’informatique

En 1996, le jeune ingénieur part en France et rejoint SFR où il pilotera le design du réseau de l’opérateur sur Paris en tant que responsable du département ingénierie. En 1999, retour au pays avec la casquette de business manager au sein de la jeune filiale belge du groupe Altran, leader français de l’innovation et du conseil technologique. Il restera 17 ans dans le groupe, faisant passer la société de 100 à 1.800 personnes. “C’était une excellente école pour les jeunes ingénieurs que nous recrutions”, se rappelle-t-il. En 2003, il prend la direction d’une filiale belge d’Altran et, six ans plus tard, est nommé CEO d’Altran Technologies pour le Benelux. “Durant toutes ces années passées chez Altran, j’ai acquis une bonne expérience dans le leadership et le management d’équipes, poursuit-il. J’ai également été amené à gérer d’importants changements, en particulier dans le cadre d’acquisitions et d’intégrations d’activités internationales, où j’ai endossé le rôle d’intégrateur d’une filiale américaine.”

En octobre 2016, après avoir donc roulé sa bosse dans plusieurs groupes internationaux, l’homme devient CEO de NRB avec l’ambition de contribuer au développement d’un acteur local. “Cela a clairement joué dans ma décision, confirme-t-il. J’ai été séduit par la volonté de créer de l’emploi local et de donner une chance à des personnes qui, au départ, ne sont pas versées dans les technologies. Par ailleurs, nous assurons en permanence des formations à nos collaborateurs, dans un secteur qui ne cesse de bouger.”

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Ancrage local

Historiquement très active dans le secteur public, NRB, dont l’actionnaire majoritaire est Ethias (68%), a connu ces cinq dernières années une croissance plus rapide que prévu. “Je suis fier de pouvoir dire que nous sommes en avance d’un an sur notre plan stratégique 2017-2022, souligne Pascal Laffineur. Une progression qui est le fruit, à parts égales, d’une croissance organique et d’une croissance par acquisitions. Un très beau travail d’équipe.” Présent en Belgique et au Luxembourg ainsi qu’en France et en Grèce, le groupe est actif dans quatre domaines: les grandes entreprises, la santé, le secteur public et les PME. Il emploie actuellement 3.300 personnes et a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires consolidé de 500 millions d’euros. Objectif visé: 750 millions en 2026.

Dans le succès de NRB, l’ancrage local a clairement joué un rôle. “Le fait de disposer de nos propres data centers en Belgique est important pour nos clients, pointe-t-il. Cela les rassure de savoir que leurs données sont hébergées ici et non à l’étranger. Dans les années qui viennent, nous allons digérer nos acquisitions, renforcer notre présence en Flandre, qui est encore trop faible, notamment grâce à la société Prodata que nous avons acquise en 2020, continuer à former les gens au sein de notre académie et à développer l’innovation. Sans oublier de poursuivre nos investissements afin de réduire nos émissions de CO2.”

NRB participe aux enchères 5G actuelles, mais dans l’optique B to B afin de se donner les moyens de répondre aux besoins de ses clients. “Nous assistons à une convergence accrue entre l’IT et les télécoms, note Pascal Laffineur. En ce qui me concerne, c’est un peu un retour à mes débuts dans les télécoms. La boucle est bouclée, en quelque sorte.” Mais l’aventure continue pour NRB et son CEO, qui entendent bien participer aux futures (r)évolutions technologiques.

Quel est l’impact de la crise énergétique sur vos activités?

“NRB est sensibilisée depuis de nombreuses années à la problématique énergétique. Nous avons ainsi inauguré en juin dernier une éolienne d’une capacité maximale de 2,99 MW à Herstal où est implanté notre siège social. Cette première éolienne du parc d’activités économiques des Hauts-Sarts a été réalisée par Demainvest, un partenariat entre Luminus (51%) et la Sogepa (49%). Elle résulte d’une décision prise il y a cinq ans et son inauguration tombe à point nommé. Nous consommerons 90% de l’énergie produite, les 10% restants seront redirigés vers le réseau. Cette éolienne permettra à NRB d’économiser plus de 3.000 tonnes de CO2 chaque année et couvrira 50% des besoins électriques du site de Herstal.

Par ailleurs, nous continuons à investir dans l’installation de panneaux photovoltaïques tant à Herstal qu’à Villers-le-Bouillet où nous disposons également d’un data center. Sur ce dernier site, nous avons récemment acquis un terrain attenant où des panneaux photovoltaïques pourront être implantés. Ces différentes démarches participent de notre volonté à proposer une ‘green IT’. ”

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