Les grands flops de Peugeot et Citroën depuis 2008

Adorée ou détestée, la ligne de cette haut-de-gamme de Citroën née en 2005 était pour le moins segmentante. Hyperconfortable, elle pose bien dans la cour d’un ministère. Mais elle ne convainc pas les donneurs d’ordre. Et puis elle encaisse la montée en puissance des belles allemandes, plus sport-chic. Surtout, elle se prend de plein fouet la crise post-subprimes. Quand sa vie s’arrête le 19 décembre dernier, l’usine de Rennes n’en produisait pas plus de deux par jour. Au total 23 384 seulement seront sorties des chaines en sept ans.
Le trou était béant dans la gamme du Lion et des Chevrons : pas de 4 x 4/SUV au catalogue alors que l’on s’arrache les Quashqai de Nissan et les RAV de Toyota. En 2007, PSA pactise avec Mistubishi pour rebadger son Outlander qui sera commercialisé sous le n°4007 et sous le nom de C Crosser (en photo). Chères par rapport à la concurrence, ces voitures venues du Japon manquent de caractère et ne trouvent pas leur cibles. Fin 2012, PSA retente l’aventure avec le couple 4008/C4 Cross, dérivé cette fois de l’ASX de son partenaire nippon. Toujours plus coûteux que l’original : à partir de 23 200 euros pour la Citroën, à partir de 19 900 pour la Mitsubishi.
Cette petite urbaine avait tout pour être craquante. C’est elle qui a craqué. Mini-monospace pour 4 personnes à la bonne bouille et au look chic pour bobo, elle ose la porte coulissante pour simplifier la vie en ville et la livraison des enfants. Badaboum. Positionnée bien trop haut en terme de prix, elle enchaine les failles techniques. Et cela se sait. Entre 2005 et 2009, ce qui devait être un best seller statutaire n’est produit qu’à 120.000 unités, péniblement commercialisées. Les derniers exemplaires partiront en quelques heures à prix cassé sur internet.
Née en 2007, la remplaçante de la 307 n’a pas fait un bide à proprement parler, mais pour ces voitures positionnées sur des segments stratégiques, l’absence d’un vrai succès est déjà un échec. Faute à un manque de charisme, faute à une concurrence démultipliée. Peugeot était d’ailleurs beaucoup moins ambitieux lors du lancement de la 308 que pour celui de la 307. En 2012, les ventes de 308 (45 756 unités) se sont inscrites en baisse de 26,5% pour un marché en repli de 13,9%.
Il y a tout juste un an, pour des raisons économiques, Philippe Varin tirait le rideau sur les stands d’endurance de la marque au Lion. La Peugeot 908 n’irait pas aux 24 heures du Mans. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’un échec commercial pour cette voiture de compétition diesel hybride qui bataillait contre les Audi, mais d’un choc d’image révélateur de l’ampleur de la crise de PSA. Le rallye WRC lui a été préservé, en raison des insolentes performances de Sébastien Loeb au volant des Citroën ” serial winneuses “
Encore un partenariat Mitsubishi qui n’a pas fait pas d’étincelles. Décalquées de la Miev, les petites Ion électriques de PSA, importées du Japon, sont trop chères et arrivent trop tôt sur un marché français pas du tout entré dans l’ère de l’électrique. Le chiffre de 100.000 unités sur la durée de vie n’avait jamais été pris au sérieux. En revanche une telle claque sur les ventes n’était pas attendue non plus. Avec à peine plus de 6500 voitures achetées entre 2010 et 2012, pour une production de 11.000. Sa cousine C-zéro de Citroën n’a pas fait mieux. L’été dernier a été l’occasion d’une belle braderie.
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