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Les compagnies aériennes devront voler avec un remplissage maximum de 66% de leurs sièges

Le patron de Ryanair croit que la reprise des vols sera forte à partir de juillet. Reprise qui se fera sur fond d’une impitoyable guerre des prix, selon lui. Si c’est le cas, la rentabilité des compagnies va plonger car, distanciation sociale oblige, le siège central devra sans doute rester vide et donc la capacité maximum de passagers par avion sera limitée à 66%.

Nous ne sommes pas encore sortis de notre confinement, mais cela n’empêche pas les dirigeants d’entreprise de déjà préparer le monde de demain. Evidemment le cas aussi des dirigeants de compagnies aériennes. Le plus optimiste dans la bande, c’est Michael O’Leary, le fondateur de Ryanair. Pour lui, c’est clair, lorsque ses concurrents disent que la reprise de l’activité aérienne sera lente et extrêmement difficile, il sourit. C’est d’autant plus étonnant que lui-même n’a que très peu d’avions qui volent en ce moment. Alors pourquoi cet optimisme ?

Selon Michael O’Leary, les voyageurs vont se ruer dès que possible vers des destinations touristiques. Peut-être pas en juin mais en juillet et en août. “Les ménages du nord de l’Europe, qui sont restés confinés dans des appartements, voudront partir en vacances avant que les enfants ne retournent à l’école” En tout cas, c’est sa thèse.

Et le patron de Ryanair ajoute même que cette reprise des vols se fera sur fond d’une guerre des prix impitoyable. En clair, il dit qu’il se fiche des prix qui seront affichés par sa compagnie, que ce soit 10 ou 5 euros par siège, car ce qu’il veut c’est remettre ses équipages dans l’avion et faire décoller ses avions. Et si on lui parle de rentabilité, il précise que la guerre des prix sera compensée par la baisse du coût du carburant et des tarifs des aéroports.

Bien entendu, sa vision optimiste n’est pas partagée par les compagnies traditionnelles. D’abord, parce qu’elles souffrent plus que les compagnies low-cost de cette épidémie ; une compagnie comme Lufthansa perd par exemple un million d’euros par heure ! C’est énorme pour ne pas dire catastrophique…

Mais en plus la reprise des vols, même si elle a lieu rapidement, risque de ne pas être rentable. En effet, pour respecter les règles de distanciation sociale, certains sièges seront sans doute inoccupés. On parle de laisser vide le siège central ; ce qui voudrait dire que les compagnies aériennes devront tabler sur un taux de remplissage de maximum 66%. En bonne logique, pour compenser cette perte, il faudrait augmenter les prix des sièges restants. Sauf évidement si la guerre des prix, promise par Michael O’Leary le patron de Ryanair, se déroule comme prévu… Ou alors ce sont les passagers des vols longs courriers qui compenseront les pertes sur les vols plus courts.

Mais ce n’est pas tout, pour retrouver la faveur des passagers, les compagnies aériennes devront aussi imposer le port du masque, désinfecter minutieusement chaque avion et équiper ceux-ci avec des gels hydro-alcooliques, sans oublier les pertes de temps à l’embarquement… En clair, tout cela aura un coût financier qu’il faudra assumer ou refiler aux clients. Et comme si l’équation de la reprise n’était pas déjà assez difficile, les dirigeants des compagnies aériennes devront aussi composer avec la concurrence du train, du moins sur des liaisons aériennes de trois heures maximum.

Oui, demain, il est très possible de voir une forte diminution du nombre de vols entre villes européennes et donc aussi la possibilité d’une hausse des tarifs aériens. Pour le climat, ce ne sera pas un drame, mais pour les amateurs de city-trips, ce sera une pilule amère à avaler.

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