Les barrières entre les consommateurs et l’e-commerce sont en train de disparaitre

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Les différents confinements ont été de pair avec la fermeture des commerces non-essentiels. Pour pallier le manque de clients, certains commerces ont du se réinventer, notamment en créant un site web pour proposer leurs produits.

SafeShops, l’association belge du commerce électronique et The House of Marketing, une entreprise de consultance en marketing, ont publié un baromètre e-commerce pour l’année 2020. Ces chiffres proviennent “des données transactionnelles fournies par les prestataires de services de paiement”, ce qui veut dire que seuls les achats payés via internet sont pris en compte.

La Belgique compte désormais plus de 48 000 sites de vente en ligne, dont 20 000 ont été créés rien que l’année passée. Selon Julie Luppens de The House of Marketing, le deuxième confinement était le plus porteur pour la création de nouveaux webshops. Même si les autres années, le mois de mars est le mois le plus important au niveau du e-commerce, en 2020 la tendance s’est inversée. “Cette année, le mois de mars était un des mois les moins importants pour l’e-commerce parce qu’il y avait cette crainte, cette insécurité au niveau de la crise économique”, explique Julie Luppens.

C’est pendant le mois de novembre que l’e-commerce a connu un véritable boom, notamment grâce aux actions telles que le Back Friday. De plus, les magasins physiques étaient fermés, donc les consommateurs n’avaient pas d’autre choix que de se tourner vers le commerce en ligne.

Tous les secteurs ne sont pas gagnants

En ce qui concerne les transactions, une hausse de 26,5% a été constatée entre l’année 2019 et 2020. Par contre, même si une hausse de moins de 10% a été relevée pour le chiffre d’affaires des ventes en ligne, celle-ci reste moins importante que celles des deux années précédentes qui pouvaient atteindre 20%. Selon Julie Luppens, cela s’explique par une baisse d’achats dans les secteurs du voyage et du divertissement. “Le secteur des voyages, qui était déjà fort digitalisé, a connu une grosse baisse de son chiffre d’affaires. Quand vous commandez par exemple un billet d’avion en ligne, c’est généralement pas des montants de 50 euros, ce sont des montants beaucoup plus élevés”. D’autres secteurs, moins présents en ligne avant la crise, se sont particulièrement développés sur internet tels que la mode, le bricolage ou l’alimentaire.

De nouvelles opportunités d’emplois

L’expansion de l’e-commerce engendre une augmentation de l’offre d’emploi dans ce domaine, comme par exemple dans la logistique, dans le développement de sites webs ou dans le marketing digital pour promouvoir les sites, les rendre visibles. “Finalement, le budget qui était alloué à des médias classiques a été replacé plus dans du média digital. Donc là aussi, cela demande certaines compétences et ça a permis au secteur digital d’encore plus se développer”.

La Belgique revient dans la course du e-commerce

Selon Julie Luppens, même si la Belgique est en retard par rapport à ses voisins, depuis plusieurs années, notre pays progresse. “Les années précédentes, on avait des progressions de plus de 20%, que les autres pays n’ont pas parce que la maturité est déjà plus élevée. Mais il y a de plus en plus de webshops en Belgique et ils attirent également des investisseurs étrangers”.

Simple tendance ou nouveau mode de consommation ?

Les citoyens belges continueront-ils à acheter en ligne après la crise du coronavirus ? Pour Julie Luppens, c’est une évidence. L’expérience d’achat a été nettement améliorée. “Les webshops ont vraiment investi dans cette expérience, par exemple via la technique telle que les chatbots, les vidéos, de la réalité virtuelle augmentée, etc.”. De plus, beaucoup de consommateurs ont fait l’expérience d’acheter en ligne pour la première fois. Et selon Julie Luppens, cela suscite d’autres achats en ligne dans différents secteurs. Les barrières qu’il y avait parfois entre les consommateurs et l’e-commerce sont visiblement en train de disparaitre.

Lauriane Vandendael

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