“La réticence envers le télétravail pourrait ne pas survivre à la crise actuelle”

Le recours au télétravail a fortement augmenté depuis l’introduction de mesures pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, selon une enquête publiée mercredi par le prestataire de services RH Acerta. Cette hausse soudaine pourrait avoir une influence sur la pratique une fois la crise terminée, prévoit-on.

La part d’employeurs qui ont introduit ou assoupli le télétravail a quadruplé en une semaine depuis la mi-mars, relève Acerta. Plus de six entreprises sur dix y ont désormais recours. “L’augmentation est logique car l’appel du gouvernement était clair: introduisez le télétravail là où c’est possible”, commente Amandine Bosseret, experte au sein d’Acerta Consult. “Au départ ce n’était qu’une recommandation, c’est désormais une obligation, sous peine de sanction.”

Pour les sociétés qui pratiquaient déjà partiellement le télétravail, l’adaptation n’a pas été très compliquée. Pour les autres, en revanche, il a fallu mettre les procédures en place. “Au niveau informatique par exemple, mais aussi en ce qui concerne les contrats de travail, les règles de fonctionnement, les temps de disponibilité, les charges supplémentaires…”, complète Mme Bosseret.

Vu l’urgence actuelle, la mise en pratique du télétravail précède parfois la conclusion des conventions en bonne et due forme, constate cependant la spécialiste. Mettre les accords par écrit est pourtant essentiel pour prévenir les conflits dans l’organisation du travail. Ceux-ci pourraient aussi survenir plus tard lorsque les personnes seront installées dans ce nouveau rythme, poursuit Amandine Bosseret.

L’évolution était déjà en cours, mais la situation de confinement a considérablement accéléré le mouvement, selon l’experte. “La réticence envers le télétravail pourrait, tant pour les employeurs que pour les travailleurs, être surmontée après le coronavirus”, conclut-elle.

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