Danielle Vanwesenbeeck

La plupart des PME ont une structure trop plate et voici pourquoi

Danielle Vanwesenbeeck Directrice générale de MASTERmail et de députée flamande Open Vld.

Travailler pour une PME présente des avantages, mais aussi l’inconvénient du manque de perspectives de carrière. C’est ce qu’affirme Danielle Vanwesenbeeck qui combine les fonctions de directrice générale de MASTERmail et de députée flamande Open Vld.

L’autre jour, Marit, une de mes amies, m’a téléphoné. Cela fait un peu plus de 2 ans et demi qu’elle se bat pour bâtir sa société. Je suis témoin de son dynamisme, de ses essais et ses erreurs, mais aussi de l’enthousiasme dont elle fait preuve en voyant grandir sa petite entreprise. Elle joue brillamment son rôle. Je ne peux m’empêcher de ressentir une pointe de jalousie en songeant à l’étape qu’elle traverse actuellement avec sa société. Mes débuts à l’époque m’ont donné des cheveux blancs. Mais c’est aussi une période à laquelle je repense avec plaisir, même si la pression et le risque faisaient partie de mon quotidien.

Marit emploie deux personnes. L’autre jour, elle m’a appelée. La première collaboratrice qu’elle a embauchée a décidé de partir pour faire autre chose. Cette nouvelle a beaucoup touché Marit. Et je la comprends. Le départ du premier employé est vécu comme un échec. Vous vous donnez corps et âme pour le former et au bout d’un moment, vous le considérez comme votre bras droit. S’il démissionne, c’est comme si le sol disparaissait sous vos pieds. Vous commencez alors à tout remettre en question.

De plus, une démission peut avoir un impact énorme. Prenons l’exemple d’une organisation de trois personnes dans laquelle la capacité se trouve alors réduite de 33%. Les deux travailleurs restants doivent se partager les tâches du démissionnaire pour continuer à faire tourner la boîte et le directeur doit se mettre en quête d’une nouvelle recrue qu’il devra former. Ça sent le vécu.

Mais avis à tout manager débutant qui lit ces lignes : il ne s’agit pas d’un obstacle insurmontable. Sachez que chaque menace représente une opportunité. Les employés qui ont démissionné au fil des ans ont tous apporté leur pierre à l’édifice. D’autres ont même porté la société. Or, la croissance peut aussi en faire fuir certains. Tout le monde n’a pas les épaules assez larges pour suivre un rythme soutenu ou ne souhaite pas travailler dans une organisation en constante évolution. Ce sont les règles du jeu.

Dans le cas de Marit, l’occasion s’est présentée plus vite que prévu. Elle a embauché une collaboratrice enthousiaste sur qui elle peut compter. Les talents et connaissances de cette nouvelle recrue boostent même le développement de sa petite entreprise. En outre, cela a redonné rapidement à Marit la force de faire face.

C’est la première fois que Marit était confrontée au départ d’une collaboratrice, mais ce ne sera pas la dernière. C’est ça aussi le leadership. Nous devons prendre soin de nos effectifs, mais nous n’avons pas toutes les cartes en main. Un élément nouveau dans la vie privée du travailleur, une manière différente d’appréhender les choses ou une opportunité à ne pas manquer ailleurs.

Grosso modo, quatre raisons peuvent expliquer une démission. Certains travailleurs n’ont plus le feu sacré, d’autres entrevoient le manque de perspectives de carrière. D’autres encore estiment qu’ils ne sont pas suffisamment guidés ou valorisés. Un dirigeant peu performant peut aussi pousser un employé à remettre sa démission.

La collaboratrice de Marit n’était clairement plus passionnée par son métier. Elle voulait orienter sa carrière professionnelle dans une toute autre direction. Par le passé, j’ai observé à plusieurs reprises que le manque de perspectives a conduit certains employés à quitter une entreprise. Travailler pour une PME présente des avantages : vous êtes rapidement impliqué au sein de l’organisation et pouvez travailler près de chez vous. Mais l’absence de perspectives de carrière reste le principal inconvénient. La plupart des PME ont une structure relativement plate.

Les départs d’employés font partie des obstacles qu’une entreprise doit surmonter. Après quinze ans d’activité, je sais pertinemment qu’une démission ne signifie pas la fermeture d’une société. En tant qu’être humain, je regrette presque toujours de voir partir un travailleur. Nous nous soucions des autres. Mais avec le recul et ma casquette de manager, je constate que la fin d’une collaboration va incontestablement de pair avec l’arrivée de nouveaux talents enthousiastes.

Traduction : virginie·dupont·sprl

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