La gobeleterie Durobor, fleuron de l’industrie dans la région du Centre

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L’annonce, mardi, du dépôt de bilan par la direction de la gobeleterie Durobor à Soignies porte un nouveau grand coup au patrimoine industriel de la région du Centre, après les fermetures des Laminoirs de Longtain en 2016 et de l’entreprise Boch à La Louvière en 2011.

Les racines de la gobeleterie, qui est devenue “Durobor” en 1935, remontent à 1928, quand elle portait le nom de “Compagnie internationale de gobeleterie inébréchable”. La société sonégienne, qui est restée jusqu’à aujourd’hui sur son site historique, a vu sa production s’exporter dans plus de 80 pays dans les années 1980. Les verres au sigle “Durobor”, apparaissant en relief sur le fond, ont traversé plusieurs générations.

En 2012, Durobor, recapitalisée par le consortium néerlandais H2-Decover, est devenue Durobor Group SA et des investissements ont été réalisés. Mais des restructurations ont coûté leur emploi à quelque 170 travailleurs. Après le retrait de l’actionnaire H2, la Région wallonne est entrée dans l’actionnariat de l’entreprise en 2015. Le groupe néerlandais Herman Green a repris Durobor en juin 2017, après un dépôt de bilan.

Durobor a créé des générations de verres pour le monde de l’Horeca, notamment pour Carlsberg, Jameson, Granini, Leffe et Jupiler.

Avec le dépôt de bilan de la société sonégienne, c’est aussi le dernier fleuron de la gobeleterie belge qui tombe en faillite. Les banques n’ont pas apporté l’appui demandé pour moderniser l’outil, les caisses de la société étant vides, la vétusté de l’outil, par manque d’investissements, ne permettant pas la relance espérée. Au volet économique est venu s’ajouter un problème environnemental. “Il y avait des problèmes au niveau des fumées dégagées par l’entreprise”, a-t-on appris de sources syndicales. “Un courrier du service environnement de la Région wallonne était tombé. Il faut installer des filtres et les installations devraient être remises à l’arrêt pendant une période assez longue.”

Selon La Libre Belgique, le patron actuel de l’entreprise, Herman Green, a pointé la responsabilité de la banque partenaire BNP Paribas Fortis dans la faillite de l’entreprise. Elle aurait attendu trop longtemps avant de donner sa réponse négative pour la demande de crédit.

Le curateur va devoir décider si les fours sont mis en veilleuse ou carrément à l’arrêt. Plus tôt dans la journée, la CSC indiquait que la porte n’est pas complètement fermée par la direction. “Un curateur doit être désigné, il prendra en main le sort de l’entreprise”, a indiqué Rico Zara (CSC). “Herman Green serait disposé à travailler avec le curateur pendant une dizaine de jours pour explorer toutes les pistes possibles de partenariats.”

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