Josef Aschbacher (ESA): “Nous faisons face à une crise dans le secteur des lanceurs”

Josef Aschbacher © BELGA
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Le patron de l’agence spatiale européenne, Josef Aschbacher, s’inquiète du retard grandissant pris par l’Europe dans le marché des fusées. Il souhaite plus de concurrence sur ce marché.

Le patron de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), Josef Aschebacher, est inquiet, car l’Europe est très en retard dans le développement de nouvelles générations de fusées. “Nous faisons face à une crise dans le secteur des lanceurs” a-t-il expliqué au Financial Times, dans un article paru ce 9 janvier. “C’est plutôt négatif, mais gaspiller une crise serait encore pire. C’est le moment de vraiment regarder comment on pourrait mettre en place un système de lanceurs dans le futur.”

L’échec du dernier lancement de la fusée Vega-C

L’échec du deuxième lancement commercial de la nouvelle fusée légère Vega-C, fabriqué par l’italien Avio, il y a 3 semaines, ne l’a pas rassuré. Deux satellites d’observation ont été perdus. Les lancements sont gelés en attendant les résultats d’une enquête indépendante. Le retard pris par la nouvelle fusée Ariane 6, qui aurait dû décoller il y a 3 ans, n’arrange rien.

Selon le FT, Josef Aschbacher souhaite une réforme du même genre que celle qu’a menée la NASA, qui ne s’occupe plus de diriger le développement de fusées. L’agence américaine choisit ses lanceurs parmi les offres du marché, ce dernier est devenu très concurrentiel. SpaceX a développé avec succès des fusées moins chères à opérer, partiellement réutilisables. Jef Bezos commercialise les lanceurs de Blue Origin. Ils concurrencent des acteurs historiques comme Boeing ou Lockheed Martin.

Susciter la concurrence des systèmes de lanceurs

L’ESA va recourir à ce type d’approche style NASA pour des mini satellites. Des lanceurs à petit prix sont en développement en Allemagne et aussi en Grande-Bretagne, où le projet de Virgin Orbit consiste à envoyer des mini satellites au départ d’un Boeing 747 reconverti. La Grande-Bretagne fait partie des pays membres de l’ESA.

Il faudra quelques années avant d’espérer rattraper les Américains, car le recyclage des fusées,au moins du premier étage, n’est pas pratiqué en Europe. Les travaux dans cette direction ne font que commencer. SpaceX, qui est devenu le numéro un du marché, a démontré que c’était possible et réduisait le coût des lancements. L’entreprise américaine annonce des lancements à peu près toutes les semaines, dix fois plus qu’Ariane.

La Belgique concernée

En Belgique, la start up Aerospacelab mise beaucoup sur le développement d’un marché de lanceurs concurrentiel et construit une usine à Charleroi qui devrait avoir la capacité de produire 500 mini satellites par an.

La Belgique est concernée, car plusieurs entreprises, dont la Sabca, fournissent des éléments pour les fusées Ariane et Vega, dans le cadre d’un vaste programme de subsides et de retombées dans les pays financeurs.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content