Jean-Christophe Dehalu (UWE): “La fusion permettra des interventions plus importantes”

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Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

L’économiste de l’Union wallonne des entreprises salue la fusion imminente de la SRIW, de la Sogepa et de la Sowalfin. Mais il pointe aussi quelques points d’attention.

1. La fusion de la SRIW, de la Sogepa et de la Sowalfin, est-ce une bonne chose pour les entreprises wallonnes?

Très certainement. Voir la myriade de structures publiques régionales avancer vers plus de rationalité, c’est une demande transversale des entreprises. Certes, les outils financiers ne constituaient pas l’exemple le plus problématique mais au fil du temps, on ne savait plus très bien qui investissait dans quoi et selon quelles modalités. Nous saluons donc la volonté du gouvernement wallon d’avancer dans ce dossier compliqué.

2. Cette structure unique sera divisée en départements et conserve 11 directeurs. L’architecture sera-t-elle réellement plus lisible pour les entreprises?

Ce comité de direction élargi est effectivement éloigné de ce qui se passerait dans le monde de l’entreprise. Mais bon, vu les enjeux, nous actons l’avancée appréciable.

Le point fondamental, c’est la bonne intégration des trois outils. Tout n’est pas encore limpide mais on sent la volonté de rassembler les équipes, et surtout les moyens, autour d’un projet commun. Nous espérons que la nouvelle structure sera ainsi capable de prendre des décisions d’investissement sur des montants plus importants qu’aujourd’hui.

Par ailleurs, on nous a promis un account manager par entreprise. Laissons à l’outil la capacité de démontrer sa capacité, ou non, à répondre à ce besoin essentiel d’avoir un contact facile. Les entreprises n’en peuvent plus de naviguer entre des dispositifs, parfois très opaques.

3. N’aurait-il pas été utile d’intégrer les invests provinciaux dans cette rationalisation?

Absolument. Je note cependant que le ministre a promis un travail beaucoup plus structuré avec les invests et cela répond à notre attente. Nous nous interrogeons aussi sur l’articulation avec d’autres outils publics. Comment la business unit “Internationalisation” fonctionnera-t-elle avec l’Awex? Comment la business unit “Soins de santé” fonctionnera-t-elle avec l’Aviq (Agence pour une vie de qualité)? Ses actions seront-elles menées en synergie avec celles de l’Awex? La bonne structuration de l’action publique en Wallonie reste un point d’attention, plus encore dans le contexte budgétaire actuel. En attendant, tout ce qui va dans le bon sens mérite d’être pris. Nous sommes prêts à y jouer un rôle. L’organigramme prévoit deux administrateurs indépendants. Il serait peut-être judicieux de songer à y intégrer des industriels de renom afin de garder les intérêts du tissu économique wallon au centre de l’action de l’outil fusionné.

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