Gilles Quoistiaux

Imaginer une technologie anti-vieillissement, c’est la promesse de gagner beaucoup d’argent

Gilles Quoistiaux Journaliste Trends-Tendances

Jeff Bezos, le créateur d’Amazon, l’homme le plus riche du monde, s’intéresse à la lutte contre le vieillissement.

Selon la revue du célèbre MIT, l’Institut de technologie du Massachusetts, Jeff Bezos a investi dans une start-up de la Silicon Valley qui s’appelle Altos Labs. Un milliardaire russe et israélien, Yuri Milner, participe lui aussi au financement du projet. Au total, Altos Labs aurait déjà réuni plus de 270 millions de dollars pour conduire ses recherches.

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De quelles recherches parle-t-on ? Que fait Altos Labs ?

De la recherche dans le domaine du rajeunissement des cellules. Toute une série de scientifiques ont été recrutés pour plancher sur ce qu’on appelle la reprogrammation. C’est une discipline relativement récente. Je vous explique en deux mots le principe. Vous prenez une cellule animale ou humaine, vous la “reprogrammez” et cette cellule reprend son aspect d’origine. Elle rajeunit, elle se fait lifter si vous voulez. Selon les promoteurs de cette technique, on pourrait à terme rafraîchir non seulement des cellules, mais aussi des organes, de la peau, du muscle, du cerveau. Si on aime la science-fiction comme moi, on peut imaginer faire rajeunir des organismes vivants entiers, un animal ou pourquoi pas un être humain.

Est-ce que ça marche ?

Certaines avancées ont déjà été constatées sur le rajeunissement de cellules. Par contre, les expérimentations en cours sur des animaux vivants ont montré leurs limites. Certaines cellules reprogrammées sur des souris de laboratoire ont développé des tumeurs. Donc on n’est pas prêt à faire des tests sur des humains. Mais chez Altos Labs, on trouve quelques scientifiques assez convaincus qu’ils sont à l’aube de découvertes majeures. Notamment un certain Juan Carlos Ispizua, il prétend avoir découvert ce qu’il appelle un “élixir de vie”. D’après le MIT, ce scientifique est connu pour avoir conduit des recherches un peu particulières : dans son labo il mixe des embryons de singe et d’homme pour créer des sortes de chimères. Et il a un jour prédit que l’espérance de vie des humains pourrait augmenter de 50 ans.

Pourquoi retrouve-t-on ce type de projet dans une start-up de la Silicon Valley ?

D’abord, parce que c’est là que se trouvent aujourd’hui les hommes les plus riches du monde. Il y a énormément d’argent disponible, de fonds d’investissement qui sont prêts à prendre des risques, à financer des projets, même s’ils semblent un peu dingues. Si les recherches aboutissent, c’est évidemment la promesse de gagner beaucoup d’argent. Imaginez une technologie anti-vieillissement, il y aura des clients c’est sûr. Donc l’argent, c’est une chose. Le deuxième moteur de ces projets, c’est un courant très populaire parmi les élites de la Silicon Valley, le transhumanisme.

Le mouvement des transhumanistes

Selon la philosophie transhumaniste, la technologie va nous permettre d’augmenter nos capacités physiques et intellectuelles. Demain, on aura des humains augmentés. On pourra facilement remplacer un organe, un poumon, un coeur, un foie défaillant. On aura des exosquelettes pour courir plus vite, pour sauter plus haut. Et on parviendra à arrêter le vieillissement. Jeff Bezos y croit visiblement. Mais il n’est pas le seul. Les dirigeants de Google ont créé la start-up Calico, qui planche aussi sur des technologies anti-âge.

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