Fiat prépare un plan pour réveiller la marque Alfa Roméo

© REUTERS/Denis Balibouse

Le constructeur italien n’a plus guère développé Alfa Roméo, qui vend moins de 100.000 voitures par an. Il prépare des investissements massifs pour réveiller la marque, avec des SUV, des coupés et une grande voiture.

Le groupe Fiat a plutôt négligé Alfa Roméo ces dernières années. La marque “premium” du groupe, qui a un temps été concurrente de BMW, fait pâle figure avec seulement trois modèles (Mito, Giuletta et 4C). Elle devrait être relancée en avril prochain. Sergio Marchionne, CEO du groupe Fiat et de Chrysler, a promis de présenter un plan stratégique à 5 ans pour toutes les marques, incluant une renaissance d’Alfa Roméo. Baisse de 44% en Belgique Ces dernières années le groupe italien a plutôt été parcimonieux en nouveaux modèles faute de moyens. L’an dernier, Fiat a perdu 700 millions d’euros en Europe et n’avait pas les finances pour développer des modèles sous toutes les marques de la maison (Fiat, Alfa Roméo, Lancia, Ferrari, Maserati). Alfa Roméo a pâti de cette disette et devrait, selon Automotive News Europe, passer sous les 100.000 voitures immatriculées cette année, pour la première fois depuis 1969…

En Belgique, les ventes sur les 10 premiers mois de 2013 ont reculé de plus de 44%. Les projets examinés Sergio Marchionne cherche à répéter avec Alfa Romeo le succès remporté par les nouveaux modèles Maserati (Ghibli et Quattraporte). Entre janvier et septembre 2013, la marque a vendu 7.458 véhicules de prix, soit 62% de plus que l’année précédente. Le projet, dont peu de détails filtrent, consisterait à développer des architectures de propulsion et de 4 roues motrices susceptibles de rivaliser avec BMW ou Mercedes. Pour profiter d’économies d’échelle, les voitures partageraient des éléments avec de futurs modèles Chrysler.

Automotive News Europe a enquêté auprès des fournisseurs du groupe Fiat, et reconstitué le catalogue des projets examinés : une grande berline (pour remplacer la 164, chère à Etienne Davignon, qui n’est plus produite), un moyen et un grand coupé (format BMW 4 et 6), un roadster, un crossover compact, un moyen et un grand SUV. L’investissement pourrait atteindre les 5 milliards d’euros.

Où trouver l’argent ? La marque serait vendue en Europe et, chose nouvelle, aux Etats-Unis. Seul souci, de taille : où trouver l’argent ? Le groupe Fiat, fort endetté, cherche à accéder au cash de Chrysler, constructeur américain qu’il contrôle. Pour ce faire il doit acquérir les 41,5% des titres qu’il ne possède pas, et Fiat n’est pas (encore) parvenu à un accord sur le prix avec VEBA, un fonds de pension et d’assurance santé du personnel de Chrysler. La situation financière est encore très floue, mais devrait se dégager d’ici le printemps 2014.

La marque Alfa Romeo ne manque pas d’attrait. Les dirigeants du groupe Volkswagen, dont son président, Ferdinant Piëch, ont indiqué publiquement, à plusieurs reprises, leur intérêt pour la marque. La direction de Fiat les avait éconduit.

Robert van Apeldoorn

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