Et Accor Services devint Edenred…

En changeant de nom, l’entité belge du nouveau pôle “services” veut aussi accélérer le transfert du papier au support électronique, créer de nouveaux produits et poursuivre son expansion.

C’est la tendance du moment. Après son meilleur ennemi Sodexo, qui vient de changer le nom de ses structures, c’est au tour du groupe Accor de se rebaptiser. Une nuance toutefois car au-delà d’un simple baptême, ce changement de nom résulte d’une scission du groupe en deux pôles pure players, l’un dans l’hôtellerie, l’autre dans les services.

Si l’opération doit encore être soumise à l’assemblée générale extraordinaire du 29 juin prochain dans l’optique de coter séparément les deux futures entreprises dès le 2 juillet, plus rien ne s’oppose à la séparation effective (à l’exception de quelques étapes techniques, juridiques et financières). Le conseil a en effet validé la structure du capital et la répartition de la dette nette entre les deux futures entités : 1,2 milliard d’euros pour Accor SA et 400 millions d’euros pour la nouvelle société de services dénommée Edenred. Dont le nom sera dévoilé ce matin dans les 40 pays où l’ex-Accor Services a déployé ses activités. “Ce changement incarne nos ambitions de croissance portées par le projet d’entreprise Eden pour Entreprendre Différemment ENsemble, mais surtout notre indépendance”, dévoile Jean-Bernard Trussart, directeur général de l’ex-Accor Services Belux.

Dématérialisation : acte 2

Affranchie de sa maison mère, Edenred Belux vise la diversification des produits proposés, l’élargissement des compétences et la recherche systématique des gisements de croissance. Déjà leader chez nous sur le segment des “avantages aux salariés et aux citoyens” avec les chèques-repas, les éco-chèques et les chèques-cadeaux, Edenred Belux compte 40.000 entreprises clientes, 50.000 commerçants affiliés, 1,2 million d’utilisateurs finaux et génère au total un volume d’émission de 913 millions d’euros.

“L’activité titres-repas a encore des perspectives de croissance importantes car seul un travailleur sur trois en bénéficie, juge Jean-Bernard Trussart. De plus, il est encore possible d’augmenter la valeur faciale.” Un marché rentable donc mais surtout générateur de cash vu que l’entreprise touche des commissions de la part des entreprises et des commerçants qui acceptent le titres-repas. Et comme il s’écoule plusieurs semaines entre le paiement des titres par les clients et leur remboursement par les prestataires, cela génère d’importants produits financiers…

Sur le segment des produits dits “de performance”, destinés à aider les entreprises dans l’optimisation de leur gestion (frais professionnels, stimulation…), la nouvelle société n’est pas en reste. Même si son business model reste basé sur le “B to B to C” (le business to business to consumer). “Ces produits seront les leviers de la croissance de demain, augure Jean-Bernard Trussart, et d’ici 2016, l’objectif est de faire passer la part des tickets restaurant et tickets alimentation à moins de 50 % en volume d’activité contre 80 % aujourd’hui, au profit des nouveaux produits de performance.”

Pour démontrer que la scission sera payante à court-terme, le directeur veut aussi être plus innovant en termes de services et de produits et être à la pointe de la dématérialisation. “Nous sommes dans les starting-blocks en ce qui concerne les titres-repas et nous préparons déjà le passage au numérique de l’éco-chèque…”

Valéry Halloy

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