En images: les victimes du “cost-cutting”

Les gros événements d’entreprise existent toujours. Mais ils n’ont plus la même saveur. Tous les traiteurs contactés l’ont confirmé : la tendance n’est plus au champagne. Trop cher, il a fait place au cava. Quant aux menus trois services d’antan, ils ont été supplantés par leur équivalent low-cost, le cocktail dînatoire.
Les sociétés qui proposent aux entreprises de gérer pour elles toute une série de services à l’intention de leurs collaborateurs : nettoyage à sec, car wash sur site, couture, massages sur le lieu de travail… voient la demande diminuer. En ces périodes de vaches maigres, les sociétés ont cependant tendance à considérer ce genre de service comme un “bonus” loin d’être indispensable.
Si certaines sociétés suppriment carrément leur budget voyages, d’autres demandent à leur voyagiste de leur proposer des pistes d’économies. La plus évidente est de réduire le nombre de voyages ainsi que le nombre de participants. Quant à la business class, son utilisation semble s’être réduite comme peau de chagrin.
La Nederlands Academy réalise 40 % de son chiffre d’affaires grâce à ses clients business. Mais ce chiffre est en régression… Un autre effet de la crise? les chercheurs d’emploi viennent gonfler les rangs des écoles de langues. Au Ceran, le constat est identique. Les grandes entreprises font la chasse aux coûts, ce qui a poussé l’institution à approcher un autre public, celui des PME, et à se diversifier.
Lucy Van Hove est enseignante en gestion des ressources humaines et leadership à l’ULB. “Je constate une diminution des budgets consacrés à la formation et au développement”, lâche la chercheuse. “Les séminaires sont moins longs, et de plus en plus organisés en interne. Ils n’intègrent plus de repas : c’est même devenu politiquement incorrect. Si des choix doivent être faits au niveau du nombre de participants, les entreprises se focaliseront sur les hauts potentiels”, complète-t-elle.
Ce n’est pas la fête dans le secteur des cadeaux d’entreprise. Chez ACME, deux grands clients ont revu leurs commandes à la baisse. “Ces décisions ont été prises suite à une enquête faite auprès de leurs clients, qui conclurait que les cadeaux d’entreprise sont perçus de manière négative en temps de crise”, explique Joëlle Van Dijck, directrice de ACME. C’est une tendance actuelle: les entreprises souhaitent distribuer des gadgets présentant une certaine fonctionnalité.
Si les familles continuent d’affluer à Durbuy Adventure, les entreprises se font moins nombreuses. “En 2012, nous avons perdu entre 20 et 30 % d’activité sur les entreprises, détaille Joseph Charlier, le maître des lieux. Elles représentaient auparavant 45 % de notre chiffre d’affaires. Aujourd’hui, cela tourne autour de 30 %.” Autre effet de la crise : les entreprises n’envoient plus leurs collaborateurs que pour une journée. L’hébergement sur place en a donc pris un coup.
Les spectacles pyrotechniques, les lightshows clinquants, les vedettes de la chanson en guest stars… C’est fini. Les événements d’entreprise sont désormais emprunts de retenue. La faute aux mauvaises nouvelles que les sociétés sont parfois amenées à annoncer à leurs collaborateurs. La faute aussi à un climat économique morose qui n’incite pas à la démesure.
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