En images: Le nouveau palmarès des pays européens les plus endettés

La dette publique des 17 pays de la zone euro s’est alourdie au premier trimestre 2013. Elle s’élevait à 8.750 milliards d’euros, soit 92,2% du PIB contre 90,6% à la fin du quatrième trimestre 2012, selon les chiffres publiés par Eurostat. Dans l’ensemble de l’Union européenne, la dette a aussi augmenté, passant de 85,2% à85,9% du PIB, soit 11.111,9 milliards d’euros. Par rapport au premier trimestre 2012, le ratio de la dette publique par rapport au PIB s’est accru tant dans la zone euro (+4 points) 92,2%) que dans l’UE des 27 (+2,6 points).
C’est la Grèce qui enregistre le ratio d’endettement le plus élevé, à 160,5% du PIB (+3,6 points par rapport au dernier trimestre 2012 et +24 points sur un an). Sa dette s’élève à 305 milliards d’euros. Le pays, dont 107 milliards d’euros de dette ont déjà été effacés par ses créanciers en mars 2012 en plus de deux programmes d’aide internationale de 240 milliards de d’euros, est censé ramener son niveau de dette publique à 124% du PIB en 2020 après un pic attendu dès cette année à 175%.
L’Italie a vu sa dette publique franchir le seuil de 130% du PIB au premier trimestre, à 130,3% après 127% au trimestre précédent et 123,8% au premier trimestre 2012. Le pays dirigé par Enrico Letta, qui a vu récemment sa note dégradée par Standard and Poor’s, a l’une des dettes les plus élevées d’Europe: 2.034 milliards d’euros. La Commission européenne s’attend, dans ses dernières prévisions de printemps, à ce que le ratio d’endettement de la péninsule atteigne 131,4% du PIB en 2013. L’Italie devrait enregistrer une récession de 1,3% cette année selon Bruxelles, de 1,8% selon le FMI.
La dette publique du Portugal est passée de 123,8% fin 2013 à 127,2% du PIB au premier trimestre 2013. Sur un an, la hausse est de 14,9 points. La dette lusitanienne s’élève à 208 milliards d’euros. Le pays traverse depuis trois semaines une grave crise politique. La coalition de centre droit au pouvoir apparaît fragilisée pour poursuivre la politique de rigueur exigée par ses créanciers et réussir son retour sur les marchés financiers. Sur fond de récession à -2,3% et de chômage à 18,2%, le Portugal doit rembourser les 78 milliards d’euros qui lui ont été prêtés par la troïka en 2011.
La dette publique est passée en un trimestre de 117,4% à 125,1% du PIB en Irlande, soit un montant total de 204 milliards d’euros. Sur un an, la hausse est d 18,3 points. Plombée par ses banques et menacée de banqueroute, l’Irlande avait appelé ses partenaires européens et le FMI à l’aide fin 2010 et obtenu au total un plan de sauvetage global de 85 milliards d’euros, qui était assorti de conditions draconiennes et doit en théorie s’achever d’ici à la fin de l’année. L’Irlande sera l’un des rares pays de la zone euro à être en croissance cette année (+1,1% selon la Commission européenne).
Le nouveau roi hérite d’un pays plombé par une croissance nulle et une dette colossale, qui a franchi au 1er trimestre la barre des 100%, à 104,5% du PIB contre 99,8%, au trimestre précédent. La dette belge s’élève à 394 milliards d’euros. Elle devrait continuer d’augmenter jusqu’en 2014, selon Bruxelles. Cependant, un calcul récent sur l’ampleur de la dette publique implicite nous apprend que pour la Belgique, elle s’élève à 558% du PIB. Avec la dette publique effectivement atteinte fin 2012, cela nous donne une dette publique totale de 655% du PIB!
Avec une dette à 91,9% du PIB, contre 90,2% au dernier trimestre 2012, la France se situe légèrement en dessous de la moyenne de la zone euro. Selon l’Insee, la dette serait même légèrement inférieure, à 91,7% du PIB – les critères pris en comptes varient entre les différentes administrations publiques . La dette de la France n’en reste pas moins colossale: elle s’élève à 1.870 milliards d’euros.Le gouvernement s’attend à une dette publique de 93,6% du PIB en 2013, puis de 94,6% en 2014 avant une décrue à partir de 2015 (92,9%).
La dette publique de l’Espagne a fortement progressé au cours du premier trimestre 2013, établissant un nouveau record à 88,2% du PIB (+4 points par rapport au trimestre précédent, +15,2 points sur un an). En montant brut, l’endettement du pays atteignait 922 milliards d’euros au premier trimestre 2013, un record absolu depuis l’année 2000. Ces chiffres tiennent compte du prêt européen de 41,3 milliards d’euros accordé en juillet 2012 au secteur bancaire espagnol. Le gouvernement espagnol, fragilisé par un scandale de corruption qui touche le Premier ministre Mariano Rajoy, prévoit que la dette publique du pays, qui s’alourdit mécaniquement avec la hausse des déficits, devrait s’envoler à 91,4% en 2013, 96,2% en 2014, 99,1% en 2015 et 99,8% en 2016.
La dette publique britannique a légèrement reflué au premier trimestre (-0,6 points) à 88,2% du PIB. Sur un an, elle a augmenté de 3,1 points. ). En montant brut, l’endettement du pays atteignait 1.638 milliards d’euros au premier trimestre 2013. Le gouvernement actuel de coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates s’est engagé dans un programme d’austérité drastique pour assainir les finances publiques depuis son arrivée au pouvoir en 2010. Le Royaume-Uni a échappé à un retour à la récession avec une croissance de 0,3% au premier trimestre.
La dette chypriote a augmenté de 1,1 point au premier trimestre par rapport au trimestre précédent et de 12,6 points sur un an, à 86,9% du PIB. Elle s’élève, en montant brut, à 15 milliards d’euros. Chypre a obtenu en mars un prêt européen de 10 milliards d’euros. En contrepartie, l’île a dû accepter de réduire drastiquement son secteur bancaire, en restructurant la première banque de l’île, Bank of Cyprus, et en liquidant la deuxième, Laïki. Les dépôts au-delà de 100.000 euros dans ces deux banques, ont été très largement ponctionnés.
La dette allemande est l’une des rares à avoir reflué au cours du premier trimestre, à 81,2% du PIB contre 81,9% au trimestre précédent. Son montant brut, toutefois, est le plus élevé d’Europe: 2.150 milliards d’euros. L’Allemagne, dont le gouvernement d’Angela Merkel est le chantre de l’assainissement des finances publiques, se présente comme le bon élève. Le poids de la dette publique du pays, qui avait augmenté en 2012, devrait diminuer de manière continue dans les années à venir, passant de 80,5% du PIB en 2013 à 69% en 2017.
L’Estonie est le pays de la zone euro qui affiche le plus faible ratio d’endettement, à 10% du PIB au premier trimestre (-0,1 point par rapport au trimestre précédent). Le montant brut de sa dette est de 1,7 milliard d’euros, soit à peine 0,085% du PIB de la France. Les autres niveaux les plus faibles sont enregistrés en Bulgarie (18% du PIB, soit 7 milliards d’euros) et au Luxembourg (22,4%, l’équivalent de 10 milliards d’euros).
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