Dreams Lab Partena : “Un accompagnement devrait être systématique dans le lancement d’une activité”

© getty

Il y a quelque temps Partena Professional, prestataire de services de soutien aux entrepreneurs, lançait son Dreams Lab, un programme d’entrepreneuriat destiné à épauler les start-up. Début mai, un Pop-up Store est venu compléter l’offre pour une durée de 6 mois.

Si le Dreams Lab de Partena Professional propose un service de coaching et des conseils afin d’aider les entrepreneurs en devenir à réaliser leur projet, le Pop-up store vient le soutenir en se voulant un « lieu d’échange exclusif qui vise à offrir aux entrepreneurs débutants l’opportunité de mettre leurs idées en pratique et de valider leur business plan ».

« Aider les entrepreneurs émergents à transformer leurs rêves en réalité, c’est ce qui nous tient à cœur chez Partena Professional. C’est pourquoi nous sommes ravis de lancer le Pop-up store du Dreams Lab », déclarait Bruno Ronsse, CEO de Partena Professional au moment de son lancement. « Notre objectif est de donner aux entrepreneurs plus de chances de réussir en les aidant à anticiper et à maîtriser les ingrédients nécessaires au succès. En leur offrant un système d’accompagnement complet, nous souhaitons les préparer au mieux pour les ancrer durablement dans la réalité du monde entrepreneurial.”

Bruno Debuysscher, Coordinateur du Dreams Lab  et Operations Director chez Partena Professional, fait le point sur ces deux initiatives.

En quoi ce cap de 3 ans est-il difficile à passer pour les start-up et les jeunes entreprises? Et quelles sont les erreurs les plus fréquentes que commettent les jeunes entrepreneurs ?

Ce fameux cap des 3 ans est une étape redoutée et citée dans le monde de l’entrepreneuriat. C’est une époque durant laquelle alternent l’excitation du démarrage, des périodes difficiles et de périodes de croissance. On peut y rencontrer des problèmes de trésorerie au lancement, un mauvais choix de statut (personne physique ou société), une charge de travail mal évaluée (beaucoup de travail pour peu de revenus par exemple…).

Ensuite, il y a la préparation. Certaines étapes sont plus compliquées à affronter si on n’y est pas correctement préparé. Pour anticiper toutes ces difficultés, il faut déjà les connaître dès le départ. Ce qui est rarement le cas. Un accompagnement devrait être systématique dans le lancement d’une activité. Tous les entrepreneurs n’ont pas le « bagage » suffisant pour lancer leur activité et des questions sensibles restent ouvertes lors de ce démarrage : 

o   Ne pas ou mal cibler un véritable besoin du marché

o   Ne pas avoir anticipé la concurrence éventuelle

o   Lancer un mauvais produit (s’il n’a pas été testé suffisamment)

o   Déterminer un prix de vente correct ou ne pas avoir checké suffisamment son « coût » horaire (consultance)

o   Ne pas avoir réfléchis à l’aspect promotionnel de son activité (savoir se vendre)

o   Définir un mauvais timing de mise sur le marché

o   Ne pas avoir suffisamment challengé ses charges

Voilà autant d’erreurs de l’entrepreneur débutant.

Qu’est-ce qui est mis en place pour les aider ? Pour éviter les pièges ?

Le monde va de plus en plus vite et on se tourne systématiquement vers les solutions les plus faciles : s’affiler en 2 clics, gérer soi-même son dossier online 24/7… La simplification administrative accentue ce phénomène (sur base de directives européennes et de projets fédéraux), la facilité d’entreprendre demain sera élevée.

Mais toutes ces initiatives nous poussent à nous interroger et à revoir notre approche en fonction d’une conviction majeure :  l’accompagnement et le suivi dans ces premières années délicates est un must. Tous les clients n’en ont pas forcément besoin, mais la facilité d’entreprendre ne doit pas devenir un risque supplémentaire.

Il est de notre responsabilité, en tant que groupe social, de donner tous les moyens nécessaires aux entrepreneurs de demain. C’est évidemment dans l’intérêt de notre entreprise de le faire parce que c’est, forcément, plus safe de gérer des clients pérennes.

Mais aussi dans le but de jouer un rôle sociétal : avoir des entrepreneurs qui osent et qui réussissent contribue à une société plus forte et à une croissance de l’économie. C’est un cercle vertueux dans lequel nous voulons absolument être un acteur clef. Nous avons créé le Dreams Lab à cet effet. Être présents « avant » le lancement afin de sécuriser les aventures entrepreneuriales.

C’est un peu une approche de type « incubateur » ?

Il y avait un trou dans la raquette de notre positionnement. Nous pouvons certainement affilier de nouveaux clients et fermer les yeux sur certaines approches qui ne nous semblent pas assez approfondies, mais ce n’est dans l’intérêt de personne.

On ne parle donc pas ici d’une réelle approche de type « incubateur » (qui a une activité de suivi de longue durée en général) pour l’activité Dreams Lab, mais d’un accompagnement poussé avant lancement éventuel de l’activité.

Par la suite, nous avons aussi « relifté » nos services de gestion pour poursuivre l’approche durant les 3 années qui suivent en informant et en étant proactif au maximum pour passer le cap.

Le Dream Lab est-il ouvert à tous?

Oui, le Dream Lab est ouvert : à toute personne qui souhaite pousser un cran plus loin son idée, son projet ; à toute personne qui souhaite lever les doutes sur son lancement ; enfin à toute personne qui désire challenger sa reconversion, son statut, son approche.

Sur quels critères ont été choisi les entrepreneurs qui ont participé à l’aventure du pop-up store

Le pop-up store est la matérialisation « physique » du Dreams Lab. Nous avons reçu quelques dizaines de sollicitations parmi lesquelles nous avons choisi entre 40 et 50 candidats pour venir tester, valider ou encore donner un coup de boost à leur concept, leur idée.

La sélection a eu lieu sur les types de projets, la disponibilité des candidats, la maturité des idées, la faisabilité pratique (liée au lieu), …

Toujours dans l’optique de pouvoir les accompagner durant leur présence dans le Pop-Up.

Les objectifs pour eux sont multiples : challenger le produit et le tester sur le terrain, valider l’activité, mettre en scène des objets, se confronter au marché (que cela soient aux tarifs et/ou à l’intérêt des clients), apprendre à communiquer, décrire son produit, s’approprier un lieu de vente, cohabiter avec d’autres commerçant·e·s, créer un réseau, communiquer sur son établissement, s’auto-évaluer, gérer son commerce/son temps/son stock dans un lieu avec des contraintes de places et d’horaires, installer son système de paiement …

Ces deux initiatives sont-elles amenées à se pérenniser ?

L’activité d’accompagnement du Dreams Lab est pour nous primordiale dans notre trajet d’entreprise. Cela donne du sens et l’envergure nécessaire à un slogan : « entreprendre avec les entrepreneurs ». On dépasse l’effet marketing en donnant vie à cette réalité.

Le but était d’aller au plus loin de notre raison d’être.  Et pour le faire, le Pop-up est évidemment un test grandeur nature pour nous : accompagner le quotidien des entrepreneurs de la manière le plus proche possible. On dépasse le cadre « administratif classique » pour essayer de leur donner le maximum de chance de réussir voire même contribuer à leur croissance en ayant un impact sur leur chiffre d’affaires via le Pop-up. Nous pouvons être aussi bien la rampe de lancement que le warning nécessaire.

Pour la partie Pop-Up, nous aimerions concrétiser d’autres expériences de ce type et améliorer ce projet en fonction des retours d’expériences que nous recevrons des différents candidats qui y passeront. Mais l’idée est de continuer l’aventure.

De plus, un autre aspect mesurable de cette initiative est l’expérience interne. Le sentiment de fierté de « faire plus » que ce qui est attendu de nous… d’entreprendre « quelque chose de plus grand » que notre quotidien habituel donne énormément d’énergie et de sens pour les collaborateurs de l’entreprise.

C’est important et donne aussi l’envie de continuer à lancer des initiatives porteuses tant pour nos clients que pour nous. C’est un réel boost pour tout le monde.

De manière générale, quels sont les plus grands « défauts » de ces entrepreneurs débutants qui veulent se lancer ?

Je dirais pour faire basique que les qualités peuvent devenir des défauts.

Le manque de focus sur le but à atteindre peut-être un défaut. Une forme d’impulsivité qui fait « partir au quart de tour » sans trop réfléchir parfois.

Être entrepreneur demande aussi beaucoup d’implication : si les clients ne viennent pas… Comment réagir ? Comment s’impliquer différemment ? Comment rebondir et trouver des solutions qui ne viendront que… de soi-même ?

Trop d’enthousiasme et dès lors sous-estimer les difficultés et le temps que peuvent prendre les choses.

Ne pas pouvoir dire « non » qui conduit à l’overbooking (réalisations, devis…)

La charge mentale est un risque aussi : gérer son business, c’est le rêve et la liberté, mais il faut les épaules pour le faire et bien s’entourer.

Et souvent, l’entrepreneur doit s’occuper de tout.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content