Decathlon devient Nolhtaced

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Decathlon Belgique change de nom durant un mois et s’appellera Nolhtaced, soit Decathlon écrit à l’envers, annonce l’enseigne de magasins de sport dans un communiqué. Mais pourquoi ?

Par ce changement de nom temporaire, Decathlon souhaite faire connaître mais surtout encourager le “shopping inversé”, c’est-à-dire le fait de pouvoir revendre à Decathlon des articles de sport, anciens ou inutilisés.

L’idée de départ de ce shopping inversé a été renforcée par une étude récente, menée par le bureau de sondage Indiville, et citée par Decathlon. D’après celle-ci, 30% du millier de Belges ayant répondu disent reporter l’achat de nouveaux vêtements et d’équipements sportifs, en raison de la hausse du coût de la vie. De plus, quelque 20 % des répondants indiquent se tourner vers les équipements d’occasion et 15 % choisissent d’acheter des vêtements en seconde main pour leur pratique sportive. L’enseigne fait donc savoir que “L’objectif est de réutiliser autant d’équipements que possible pour ainsi réduire l’impact sur notre environnement et éviter les déchets. L’offre en seconde main de Décathlon permet également aux consommateurs moins fortunés d’acheter des équipements sportifs de qualité à moindre prix“.

Un changement de nom, une action marketing ?

Si l’idée du shopping inversé est plus que louable, fallait-il passer par ce changement de nom ? Pour Decathlon, ce changement est justement une volonté de passer à la vitesse supérieure : en mettant ainsi en valeur son service de rachat de matériel et en attirant l’attention du grand public sur son existence.

“À première vue, ce changement de nom pourrait ressembler à une simple action de marketing, souligne Arnaud De Coster, directeur de la Seconde Vie Nolhtaced Belgique, mais notre objectif est avant tout de faire connaitre notre service de rachat à un maximum de personnes pour ainsi pouvoir réutiliser autant d’articles et d’équipements que possible tout en redorant la médaille du marché de l’occasion et en augmentant le pouvoir d’achat des Belges.

Comment cela fonctionne concrètement?

Tout un chacun peut aller rapporter son équipement sportif qui prend la poussière chez lui dans un magasin Decathlon, en contrepartie d’un bon d’achat de la valeur estimée de ce matériel. Matériel qui sera ensuite remis en état par Décathlon afin d’être revendu comme articles de seconde main avec une garantie.

Décathlon rachète à ses clients quasiment tous leurs articles (même ceux n’ayant pas été achetés dans un magasin du groupe de sport) à quelques exceptions près tels que les produits d’hygiène (les sous-vêtements, les maillots de bain, les chaussettes), ou les produits de sécurité comme les casques.

Depuis quand ce service de rachat de matériel existe-t-il?

Cette action est propre à la Belgique, explique le directeur de la Seconde Vie Nolhtaced Belgique. Nous servons en quelque sorte pour asseoir cette action, même si dans un futur proche nous avons la volonté de l’étendre aux pays limitrophes. Cela fait quasiment deux ans que le service de rachat de matériel existe, il a vu le jour pendant la période du covid. Avec la crise sanitaire, on nous livrait moins de produits, nous avons donc pensé à développer ce nouveau service.

Et d’expliquer que si auparavant on parlait de phase test c’est parce qu’aucune communication nationale avait été faite. “Avant cette action de changement de nom, des actions ponctuelles avaient été organisées pour faire connaitre ce service. Ainsi en novembre on avait fait le “Back Friday” en opposition au Black Friday” ou une action de recyclage en février. Mais en changeant le nom de l’enseigne, nous voulions poser un acte fort pour bien faire comprendre que nous sommes décidés à rendre ce service permanent et à le développer.

Mais qu’en est-il du matériel vraiment trop vieux ou obsolète?

Nous rachetons le matériel en bon état ou pouvant facilement être réparé, précise M. De Coster. Pour le matériel vraiment trop vieux ou en mauvais état, nous ne le rachetons pas mais nous ne voulons pas qu’il aille augmenter le volume des déchets, donc nous proposons à nos clients de nous le laisser (gratuitement) en échange de quoi nous nous engageons à le recycler. Ces produits sont acheminés à notre atelier de Willebroek où ils seront triés et acheminés vers un recyclage approprié. Notre volonté est que rien ne soit jeté, ce qui n’est pas racheté pour être revendu en seconde main, est recyclé.

Quel est l’objectif pour la fin de cette année ?

Nous mettons tout en oeuvre pour développer notre service de rachat, explique Arnaud De Coster. Ainsi, depuis le début de l’année, nous avons déjà racheté 26.000 produits en Belgique, ce qui représente une valeur totale de 593.220 euros en bons d’achat.

L’objectif souhaité serait d’arriver aux environs des 50.000 produits rapportés pour l’année 2022 et si possible de doubler ce chiffre en 2023. “Nous espérons qu’on nous ramène le plus possible de produits afin de diminuer au maximum l’empreinte carbone et d’augmenter l’effet d’économie circulaire, afin de ne pas produire inutilement de nouveaux produits

Ce service ne risque-t-il pas d’empiéter sur le service location ?

Le service de rachat de matériel n’empiète pas du tout sur le service de location, ils sont complémentaires. Notre optique est d’offrir aux clients la possibilité de choisir. Prenons l’exemple d’un VTT haut de gamme et donc coûteux et d’un client qui hésite avant de faire un tel achat. Il peut commencer à louer le vélo et s’il se rend compte qu’il n’en aura pas un usage à la hauteur de son investissement, il n’aura rien perdu. S’il en est satisfait, il peut selon son budget du moment se diriger soit vers l’achat d’un neuf ou alors l’acheter en seconde main auprès de notre service rachat de matériel. C’est de la collaboration, de la complémentarité, on laisse ainsi un maximum de choix à nos clients, tout en développant en parallèle cette économie circulaire.

Des partenariats ou collaborations sont envisagés ?

Notre service de rachat est en quelque sorte une start-up, nous en sommes au début. Nous rachetons d’autres marques que les nôtres, ce service est ouvert à toutes les marques, du moment que cela concerne le sport. Nous n’avons pas vraiment envisagé de partenariat avec d’autres magasins de sport pour le moment, mais on est ouvert. Pourquoi pas ?“, conclut Arnaud De Coster.

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