De plus en plus d’indépendantes à Bruxelles, mais toujours moins qu’ailleurs

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La Région bruxelloise comptait en 2014 34% d’indépendantes en plus qu’en 2004, mais celles-ci restent moins bien représentées dans la population totale des indépendants (28%) par rapport à la Flandre (33%) et la Wallonie (33%), ressort-il du baromètre de l’entrepreneuriat féminin à Bruxelles.

Ce baromètre, présenté mercredi par la plateforme “Women in business”, en présence du ministre bruxellois de l’Économie et de l’Emploi, Didier Gosuin, met en exergue que seule une femme sur deux à Bruxelles travaille.

Cet outil recense aussi la population des femmes indépendantes sur l’ensemble des communes bruxelloises. Il apparaît qu’elles sont majoritairement présentes à Uccle, Watermael-Boitsfort, Ixelles et Woluwe-Saint-Pierre, alors que les communes de Saint-Josse-ten-Noode, Evere, Anderlecht et Molenbeek-Saint-Jean en comptent le moins, a souligné Inès de Biolley, coordinatrice de “Women in business”.

A l’échelle nationale, la Belgique reste le plus mauvais élève en Europe en termes de taux d’activité entrepreneurial des femmes (3,1% contre une moyenne de 5,5%).

Outre le baromètre, un sondage a été réalisé auprès de 173 entrepreneurs, abordant leur rapport à l’argent. Les résultats pointent notamment le fait que le revenu moyen des indépendantes bruxelloises est 20% inférieur à celui de hommes, et que les femmes mettent moins les banques en concurrence que les hommes (54,8% contre 73,9%) lors d’une demande de crédit. Elles sont aussi “moins enclines” à la prise de risque que leurs homologues masculins. De plus, un tiers des entrepreneures pense que leur sexe fait figure de “difficulté supplémentaire” dans le monde des affaires. “Autant d’éléments qui montrent combien il est important que les banquiers soient conscients de ces différences afin de conseiller au mieux leurs clients”, ajoute Inès de Biolley.

Pour Ana Soares, qui a lancé cette année “Chameleon”, un service de formations sur mesure pour les entreprises, “il est important de trouver sa propre version de l’entrepreneuriat”. Pour elle, être une femme n’a pas été un “obstacle”, mais elle s’étonne toujours des questions qu’on lui pose sur “le jonglage entre la vie professionnelle et vie privée”. “On ne pose pas ces questions aux hommes, alors qu’il le font aussi”, souligne cette jeune entrepreneure.

Bahrou Bouchra, à l’origine de la marque de lingerie “OBBA”, est, elle, d’avis qu’on a souvent tendance à “parler des femmes entrepreneures du point de vue des hommes. On les compare à ceux-ci, mais elles ont aussi d’autres qualités dans l’entrepreneuriat. Il faut plutôt voir les deux comme complémentaires.”

Le baromètre montre “que certaines mesures s’imposent pour stimuler l’entrepreneuriat féminin à Bruxelles”, a conclu Didier Gosuin. “Cibler les jeunes femmes de moins de 35 ans, diplômées de l’université ou du supérieur et habitant Molenbeek, Anderlecht et Evere, et renforcer les actions qui donnent de bons résultats dans les communes où les entrepreneures sont les plus représentées.” L’année 2016 sera d’ailleurs placée sous le signe des entrepreneurs, avec entre autres des “Assises de l’entrepreneuriat”, a-t-il encore précisé.

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