Dacia, la voiture low cost qui rapporte

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Le marché européen de l’automobile recule encore. Mais Renault tire son épingle du jeu grâce à Dacia, une marque de voiture low cost. Qui génère des bénéfices… Voici les raisons pour lesquelles une voiture low cost peut gagner pas mal d’argent.

Louis Schweitzer, le précédent pdg de Renault, a eu une riche idée de lancer une marque de voiture low cost, avec Dacia, en 2004. Les ventes de cette gamme de véhicules permettent de compenser le recul des ventes des voitures Renault. Sur les 9 premiers mois de 2013, le groupe Renault affiche une petite croissance des immatriculations européenne de 0,3%, alors que son concurrent hexagonal, PSA Peugeot Citroën, recule de -11,3% et le marché de presque -4%.

Cette petite croissance s’explique par le succès des Dacia, dont les immatriculations ont augmenté de 20%, tandis que les véhicules Renault reculent de -5,4%. En Belgique, la hausse des immatriculations de Dacia a même atteint les 33% ! Elles ont été boostée notamment par le succès du monospace Lodgy.

La part de marché de Seat En chiffres absolus, le groupe Renault a distribué sur les 9 premiers mois de 2013 plus de 211.000 Dacia en Europe, contre 175.000 sur la même période en 2012. Soit une part de marché de 2,3%. C’est presque le poids de Seat et plus que Volvo (1,7%).

Dacia* constitue un des éléments clefs de la rentabilité de Renault -avec la lucrative participation dans le constructeur Nissan. La marque génère des bénéfices confortables. Morgan Stanley estime même qu’elle pourrait générer une rentabilité identique à celle d’une marque premium comme Mercedes, avec une marge opérationnelle de 8% ! Les Dacia affichent déjà une marge supérieure aux Renault. Les raisons de cette rentabilité ?

Les 4 raisons de la rentabilité élevée de Dacia

Production dans des pays low cost. Les Dacia sont produites dans des pays à bas salaires, en Roumanie depuis 2004, et au Maroc, à Tanger, depuis 2012. Cette dernière usine va voir sa capacité de production augmenter, pour suivre la forte demande.

Pas ou peu de réduction. Les modèles sont vendus à prix net et ne bénéficient pas des réductions qui sont habituelles pour les marques françaises (et autres). Le prix de vente est sensiblement plus élevé dans les pays émergents.

Commission limitée. Les concessionnaires reçoivent une commission plus modeste que celles pratiquées pour les voitures.

Conception low cost. Les voitures récupèrent des plateformes existantes, sont équipées de manière plus rudimentaire, avec un choix de motorisation réduit.

A l’origine, les modèles low cost visaient uniquement les marchés émergents, mais le groupe Renault a constaté que les pays d’Europe occidentale étaient aussi fort intéressés par le concept.

Robert van Apeldoorn

* Les véhicules low cost de Renault portent la marque Dacia en Europe, mais peuvent recevoir la marque Renault sur d’autres marchés. Il faudrait donc plutôt parler des modèles d’entrée de gamme (entry range) : Logan, Sandero, Duster, Lodgy et Dokker.

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