Caterpillar: peu de travailleurs pourraient bénéficier d’une prépension

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Les syndicats ont évoqué mardi l’éventualité de mesures exceptionnelles pour permettre la mise en oeuvre d’un plan social à la suite de la fermeture annoncée de Caterpillar Gosselies.

Si la priorité des syndicats demeure le sauvetage de l’usine ou la reconversion du site, ils n’en sont pas moins conscients qu’un plan social de grande ampleur devra être appliqué. Or, en 2013, Caterpillar Gosselies a déjà été saigné par une vaste restructuration. Des prépensions à partir de 52,5 ans ont été accordées. Celles-ci étant obligatoires, il reste donc peu de travailleurs qui entreraient en ligne de compte pour une prépension, et ce d’autant plus que le régime a été durci et porté à 55 ans en cas de licenciement collectif. “Ceux qui ne sont pas partis dans le premier volet et qui ont tout juste 55 ans ne sont pas nombreux”, a expliqué le secrétaire régional adjoint de la CGSLB, Christian Bougard, devant la Chambre.

Le syndicaliste a donc demandé aux responsables politiques d’envisager des “mesures exceptionnelles” pour diminuer l’âge de la prépension. “Faisons un filet social pour les travailleurs qui, aujourd’hui, ne pourront pas bénéficier d’une prépension” a souligné pour sa part le secrétaire de la CSC-Metea Hainaut, Jean-Marie Hoslet.

Les syndicats ont également demandé que la même attention soit portée aux co-traitants et sous-traitants de Caterpillar qu’aux 2.200 travailleurs employés par l’entreprise. Caterpillar occupe un vaste terrain particulièrement bien localisé à Gosselies, à proximité de l’aéroport et du zoning de l’Aéropôle, et le site est équipé d’un outillage de grande qualité. “C’est digne de la NASA”, a lancé le président des métallos FGTB du Hainaut, Antonio Cocciolo. Là encore, les syndicats ont exhorté le monde politique à ne pas laisser tomber ce site. La direction de Caterpillar a décliné l’invitation du parlement. Son absence a suscité l’indignation unanime des parlementaires. Elle sera nouveau invitée à venir s’exprimer devant la Chambre.

Caterpillar n’engageait plus depuis plusieurs années

Par ailleurs, Caterpillar n’était plus dans une logique d’embauche depuis plusieurs années, a affirmé mardi matin Eliane Tillieux, la ministre wallonne de l’Emploi, lors d’une séance extraordinaire des commissions de l’Economie et de l’Emploi du Parlement wallon.

Le groupe américain emploie actuellement sur son site carolo 2.101 travailleurs, dont 737 employés et 1.364 ouvriers. “Les informations que j’ai pu obtenir – auprès du Forem notamment, NDLR – montrent que l’entreprise a fortement restreint sa politique d’engagement ces dernières années et n’engage plus ou très rarement”, a précisé la ministre.

Ainsi, depuis 2006, le Forem n’a diffusé que 91 offres d’emplois liées à Caterpillar. Dans ce contexte, le groupe américain n’utilise quasiment plus de dispositifs d’aides à l’emploi, ne recourant ni au plan formation insertion, ni au stage d’insertion pour les jeunes, a poursuivi Eliane Tillieux.

Les aides à destination des groupes-cibles attribuées au groupe américain, elles, ont atteint 2,4 millions d’euros entre 2013 et 2016, la majorité de cette somme concernant l’année 2013 et des réductions pour les travailleurs âgés. A noter également que seuls 11 dossiers liés à des dispositifs d’aides à la formation ont été déposés entre 2005 et 2014 pour un total de 876.726 euros. “On ne peut pas dire que ce sont des sommes pharaoniques”, a encore souligné la ministre en indiquant par ailleurs qu’une cellule de reconversion, qui s’adressera aussi aux travailleurs des sous-traitants, ne sera mise en place qu’à l’issue des négociations. Une cellule de ce type avait été instaurée dans la foulée de la restructuration de 2013, a enfin rappelé la ministre. Clôturée en février dernier, cette cellule a accompagné 1.331 personnes, dont 154 ont retrouvé un emploi (53% des travailleurs accompagnés, hors dispensés, RCC, incapacités et autres).

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